Le FME 2017: les rumeurs sont vraies!

Après une courte nuit de sommeil ponctuée par les douces mélodies du groupe Kaïn que faisait jouer l’un de nos collègues à un volume déraisonnable, nous avons entrepris le long périple vers notre premier spectacle du jour. Un petit voyage en navette plus tard (avec les meilleurs bénévoles du monde), nous sommes arrivés au Pub chez Gibb. Le petit patio du pub était rempli à craquer pour le lancement de l’album The Beautiful de Laura Sauvage. Les concerts gratuits du genre ont d’ailleurs été une belle réussite tout au long du festival.

Ensuite, nous avons parcouru la ville pour nous rendre près des fameuses lettres géantes du FME pour voir la grande Betty Bonifassi faire une petite prestation. Puissante, chantant loin du micro et près de la foule, l’artiste était le parfait petit interlude soul avant de continuer la soirée avec un 5 à 7 musical.

Un autre lancement nous attendait, dans une salle de bingo cette fois, celui de l’album homonyme de Mon Doux Saigneur. Sur place, l’ambiance était très conviviale avec des gens assis un peu partout, sur des chaises ou à même le linoléum du plancher. Notre niveau d’énergie décroissant et les morceaux doux d’Émerik St-Cyr Labbé faisaient bon ménage dans la Salle des Chevaliers de Colomb. Lorsqu’il a parlé de la foule comme étant un «coussin acoustique» on ne pouvait s’empêcher de s’imaginer en train de se vautrer dans une pièce comme «Barbara» comme on se réfugie sous la couette. 

Pour nous réveiller un peu, nous nous sommes dirigés vers un repas servi pour les professionnels de l’industrie de la musique où Mehdi Cayenne faisait un showcase d’une vingtaine de minutes. Les performances du genre sont souvent éprouvantes pour les artistes, personne ne les regarde vraiment, les pros sont occupés à discuter entre eux et il y a de l’alcool et de la nourriture sur place pour encore plus distraire les gens. Cela n’a pas effrayé Mehdi, qui, malgré tout, gardait toute son exubérance et sa joie de vivre. Il a même fini par attraper son pied de micro, sa guitare et venir jouer en plein milieu de la foule. Il faut du guts pour venir s’imposer comme ça, et parions que cela aura rendu Mehdi Cayenne assez mémorable pour les professionnels réunis sur place.

Après tout ça, nous sommes allés chercher quelques couches de vêtement supplémentaires pour survivre à la froide nuit rouyn-norandienne. Couches de vêtement que l’on retirerait très rapidement en arrivant au show des rockeurs des Dales Hawerchuk. On ne donne pas dans la dentelle avec les Dales et le moshpit dégoulinant de sueur devant la scène a tôt fait de nous emporter dans son joyeux vortex. Comme en communion avec la foule, les habitués du FME avaient l’air de vivre un moment incroyable, tout comme le public qui scandait avec eux toutes leurs paroles. Du gros fun sale, rien de moins. 

Après un petit passage à l’extérieur pour groover avec Barry Paquin Roberge à la scène Hydro-Québec, nous sommes descendus au sous-sol du Petit Théâtre du Vieux Noranda pour voir les Montréalais de Blood and Glass. L’accès à la salle souterraine était déjà limité vu le grand nombre de spectateurs et c’est en transportant des instruments pour des amis que l’on a réussi à se faufiler jusqu’à la scène. On se transformerait en roadie n’importe quand pour une autre prestation comme celle-là.

Le duo de Lisa et Morgan Moore était accompagné de deux autres musiciens pour l’occasion, dont un batteur assez impressionnant qui jouait du xylophone électrique avec une douceur effarante pendant les morceaux. S’ils sont de passage près de chez vous, faites-vous plaisir et passez entendre leur pop excentrique, presque étrange et envoûtante. Ce fut l’un de nos grands coups de cœur du FME. 

À la page suivante, le grand spectacle de clôture du festival avec Matt Holubowski, Klô Pelgag et l’hommage à Desjardins, ainsi que nos au revoir à Rouyn-Noranda.