MusiqueLes albums sacrés
Crédit photo : Elektra et page Facebook de Björk
Björk Guðmundsdóttir a commencé sa carrière à onze ans, âge auquel elle a fait paraître son premier album (intitulé Björk, en 1977). Elle a fait partie de quelques groupes lors de ses débuts, dont The Sugarcubes, mais elle est surtout reconnue pour son travail en tant qu’artiste solo et, aussi, grâce à sa voix incroyable. Björk offre une musique qui est excentrique, inspirée, trip-hop, jazzée, électro et pop, accompagnée de paroles poétiques et imaginatives.
Plusieurs critiques affirment qu’elle a également des racines punk très prononcées, spécialement à ses débuts, mais je dois avouer que je ne les entends pas. Je crois plutôt que les groupes dont elle faisait partie avant de faire carrière solo sonnent davantage new wave ou, à la limite, post-punk.
Le jazz est moins présent sur Post qu’il ne l’est sur Debut et ce n’est pas une mauvaise chose, car elle y explore des sonorités beaucoup plus électro et trip-hop. On perçoit le sens du rythme de l’artiste islandaise ainsi que son attachement à la musique dance. En ce sens, la musicienne démontre une certaine évolution sur cette offrande.
Mais l’une des grandes forces de Post, c’est l’immense variété de textures musicales et des échantillons. Par ailleurs, pour la réalisation de cette offrande, elle a su s’entourer d’artistes qui partagent la même sensibilité et ouverture d’esprit qu’elle, c’est-à-dire Nellee Hooper, Tricky, Graham Massey et Howie B.
De plus, l’opus s’écoute très bien du début à la fin et il contient plusieurs excellentes chansons. «Army of Me», qui peut-être le titre le plus agressif de Post à cause de ses sonorités quasi industrielles, possède un refrain ultra accrocheur: «And if you complain once more / you’ll meet an army of me». Aussi angélique qu’elle puisse paraître, l’idée qu’une armée de Björk en colère soit à mes trousses m’effraie!