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Crédit photo : Memento Films et Larry Horricks
Auteur de plusieurs films séduisant comme À l’origine ou Quand j’étais chanteur, Xavier Giannoli se présente ici comme une valeur sûre du cinéma français. Signant un film poignant et plein de dérision, le réalisateur de Marguerite transpose dans un cadre «Belle Époque» la vie de cette riche héritière et soprano à la voix de crécelle, mais persuadée qu’elle est magnifique.
Pour jouer cette comédie rafraîchissante, Giannoli s’est assuré de la présence de Catherine Frot, éblouissante dans le rôle de cette cantatrice nullissime, adepte des clubs et autres représentations au sein de son cercle d’initiés. Innocente, parfois sénile mais toujours comique, l’actrice se voit ici confier ce qui restera probablement le rôle le plus marquant de sa carrière.
C’est donc dans le Paris des années 20 que Giannoli a décidé de contextualiser l’histoire de Florence Foster Jenkins, ici Marguerite Dumont, une femme dont la fortune lui permet de vivre sa passion pour la musique et l’opéra jusqu’à se voir chanter devant public à l’opéra. Son mari Georges, joué par André Marcon pour une fois convaincant, se fait complice en la persuadant de son talent.
À la suite de cette idée complètement loufoque d’organiser un concert dont elle sera la tête d’affiche, Marguerite décide de s’offrir un professeur de chant à la hauteur de son ambition. Ténor sur le retour, Atos Pezzini (Michel Fau) est donc chargé de la lourde tâche de la mener jusqu’au bout de cet absurde entêtement, ce chant du cygne pour Marguerite qui aura été au bout de son rêve.
Si l’on doit garder quelque chose de cette touchante comédie, c’est bien la performance de Catherine Frot et de cette doublette d’acteurs. Tous deux ont d’ailleurs été nommés au César du meilleur acteur dans un second rôle. À ce Marguerite, il ne manque pas grand-chose: la mise en scène est impeccable et la reconstitution d’époque l’est tout autant.
Pourtant, il manque ce petit quelque chose, cet éclair de génie qui aurait pu faire de ce film un chef-d’œuvre tout en élevant Giannoli au sommet du septième art français. On se demande toujours: «Pourquoi a-t-elle besoin de beugler comme ça?», comme le fit d’ailleurs son mari au début du film, mais aussi attendrissante qu’est cette femme aveuglée par la passion, nous lui accorderons le mérite de nous avoir fait rire.
L'événement en photos
Par Memento Films et Larry Horricks
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