«La danseuse» de Stéphanie Di Giusto avec SoKo et Gaspard Ulliel – Bible urbaine

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«La danseuse» de Stéphanie Di Giusto avec SoKo et Gaspard Ulliel

«La danseuse» de Stéphanie Di Giusto avec SoKo et Gaspard Ulliel

Une plongée dans la vie de Loïe Fuller

Publié le 14 novembre 2016 par Lisa Revil

Crédit photo : www.facebook.com/LaDanseuse.LeFilm

Pour un premier long-métrage, La danseuse de Stéphanie Di Giusto a déjà fait le tour du monde. Après une sélection cannoise inattendue, le film est présenté en compétition pour la 22e édition de Cinémania. Ce biopic d'époque retrace la carrière de la chorégraphe Loïe Fuller, une danseuse américaine qui a révolutionné sa discipline grâce à sa danse serpentine. Aux côtés de SoKo, fascinante, Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel, Lily Rose Depp et François Damiens proposent des seconds rôles forts et font revivre le Paris de la belle époque.

Femme forte, chorégraphe, créatrice de sa propre école de danse avant-gardiste, Loïe Fuller était un sujet parfait pour le cinéma; Stéphanie Di Giusto ne s’est donc pas trompée.

Avant d’être derrière la caméra, Stéphanie Di Giusto était directrice artistique dans une agence. Wlle a aussi réalisé quelques vidéoclips. C’est en voyant une photo en costume de Loïe Fuller puis en lisant l’autobiographie de la danseuse qu’elle s’est sentie poussée à écrire pour la première fois. En résultent 120 pages d’un récit historique, avec des pointes de fiction, qui deviendront ce long-métrage.

Pour achever ce projet, il aura fallu à la réalisatrice six ans de recherche sur cette icône de la danse. Autant dire que le film est bien documenté. De ceci, elle livre un biopic ample et chronologique; on suit la danseuse depuis son départ des États-Unis jusqu’à l’apogée de sa carrière à l’Opéra de Paris.

Miss Fuller fût l’une des premières chorégraphes à comprendre l’importance de la lumière et des effets spéciaux. Elle déposa d’ailleurs plus d’une quinzaine de brevets. Ses créations firent le succès des Folies Bergère puis de l’Opéra. Dans la danse serpentine, les mouvements de la danseuse font ondoyer des tissus amples (soie) magnifiés ensuite par l’effet de jeux de lumière. Une expérience visuelle incomparable qui fut dépeinte par plusieurs artistes de son époque tels qu’Auguste Rodin et Henri de Toulouse-Lautrec.

Si le personnage est passionnant, le film, lui, est plutôt bancal. Comme souvent dans les premiers films, la mise en scène reste trop classique et linéaire. Il y a tout de même quelques très beaux moments, comme celui où Loïe et ses suivantes dansent dans les jardins.

Le scénario est lui aussi inégal. Si la partie sur la carrière et l’envol de la danseuse à Paris est décrite avec fougue, la partie sur sa vie privée et ses liaisons avec Louis et Isadora est moins intéressante. Gaspard Ulliel ne peut rien faire de ce costume trop petit de dandy parisien accro à l’éther. Lily-Rose Depp est très belle dans les ballerines d’Isadora Duncan, mais sa relation amour-haine avec Fuller semble inconsistante.

Le film est plus touchant lorsqu’il se penche sur les détails des créations de Fuller: des dessins, des tissus et des lumières à en brûler les yeux. On entrevoit une femme visionnaire et passionnée. Une passion interprétée à la perfection par SoKo qui, à elle seule, donne sa poésie et sa justesse au long-métrage.

À l’avant-première montréalaise du film, SoKo s’est livrée à un jeu de questions-réponses avec les spectateurs. La jeune chanteuse expliquait que le jour de la sortie du film en France, la réalisatrice et elle sont allées faire un pèlerinage – sous forme de pique-nique – au Père-Lachaise devant la tombe de Loïe Fuller. Un simple geste pour se souvenir et dire merci.

La danseuse mérite votre attention. Les quelques faiblesses de la mise en scène ne gâchent jamais l’intention initiale du film, qui est de rappeler à la mémoire collective Loïe Fuller, une artiste d’exception trop vite oubliée.

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