Strung Out au Club Soda de Montréal

Un plaisir renouvelé

Publié le 3 mai 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Frédéric Lauzier-Young

Les années passent, les styles évoluent, les mentalités changent aussi, mais s’il y a bien une chose encore intacte aujourd’hui, c’est l’amour que portent les punk rockeurs pour la vague californienne surtout. Après 26 ans d’activité, le quintette Strung Out, l’une des icônes de Fat Wreck Chords, est demeuré fidèle à lui-même, comme en témoigne la sortie de l’excellent Transmission.Alpha.Delta. Hier, au Club Soda, Jason Cruz et sa bande ont offert, après les performances de La Armada et Red City Radio, une rétrospective des belles années comme des plus récentes, en plus d’annoncer en primeur qu’ils allaient prendre part à HEAVY MONTRÉAL au mois d’août prochain.

Les musiciens de Simi Valley, en Californie, ont commencé la soirée en force, alignant coup sur coup les deux premières bouchées de leur huitième offrande, «Rats in the Walls» et «Rebellion of the Snakes». Avec autant d’intensité à la fois dans la voix et les rythmes, il était étonnant de voir la foule du Club Soda aussi tranquille. Mais ce fut de courte durée, puisque lorsque les guitaristes Jake et Rob ont gratté les premières notes de «Ultimate Devotion», titre phare de Twisted By Design, déjà l’ambiance commençait drôlement à se réchauffer. Et, plus drôle encore: les gens au parterre avaient tous envie de se lancer en body surfing les uns après les autres.

Justement, deux bodyguards les attendaient de pied ferme dans la fosse, et le plus costaud des deux s’en ait donné à cœur joie, agrippant certains plus aventureux, et avec force!, avant de les remettre sur pied et de leur donner une petite poussée, mimant avec les bras un «dégage!» assez clair merci. Sauf qu’il s’est fait rendre la pareille par Jason Cruz, qui s’est choqué de le voir brutaliser son public, en lui mettant sa main au visage à trois reprises, l’air de dire «non, mais tu te calmes les nerfs là?» La tension allait monter d’un cran, mais le gorille a pris son trou, surtout après que le chanteur ait demandé à tous de rester cool.

«Can you feel it?» – Rob

Puis, le concert s’est poursuivi, Strung Out revisitant ses albums dans le désordre, offrant ici et là une «Savant», une «Wrong Side of the Tracks», ou encore une «Too Close Too See», chacune étant accueillie comme si la fin du monde allait sonner dans quelques minutes, et qu’il ne restait qu’un court laps de temps pour profiter à fond du dernier moment. Le programme offert par Strung Out hier, dans la cadre du festival Anachronik, était fort intéressant, on déplore seulement l’absence d’«In Harm’s Ways» et «Mind of My Own», qui sont vraiment des incontournables. Aussi, la qualité sonore n’était pas à tout casser, la voix du chanteur étant souvent enterrée sous la cacophonie des instruments. Dommage.

Au rappel, le groupe est revenu servir trois dernières chansons avant le grand départ, soit «Black Maps», «Everyday» et l’excellente «Firecracker». Et, pour bien rendre tout l’amour qu’ils portent à leur public, les gars sont restés quelques moments pour discuter avec leurs fans à la fin du concert, prenant des selfies, serrant des mains et invitant même le batteur Jordan à faire du bodysurfing au-dessus d’à peine une dizaine de personnes.

Ne manquez pas le Fat Wrecked For 25 Years cet été à Montréal dans le cadre du HEAVY MONTRÉAL. NOFX, Lagwagon, Swiggin’Utters, Flatliners, Masked Intruders et ToyGuitar ont déjà été annoncés, de même que Strung Out hier, restez à l’affût en suivant notre actualité.