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Crédit photo : Marylee Lussier
Il n’y a pas à dire, la musique de M’Michèle envoûte et il aura fallu bien peu de temps avant que l’effet bénéfique gagne l’assistance. Avec une entrée en matière musclée et sans flafla, la harpiste tirant et frottant ses cordes avec énergie et concentration durant «Menuet», la pièce d’ouverture, le ton était donné et on reconnaissait là toute la magie qui opérait déjà à l’époque de Magnolia, son tout premier EP.
Mais vendredi soir, c’est à un tout nouveau spectacle qu’il fallait s’attendre, M’Michèle accordant toute la place à son plus récent EP Entre les doigts, y interprétant les quatre pièces ainsi qu’une multitude de nouvelles et d’inconnues, délaissant complètement ses compositions de 2011, probablement la seule petite ombre au tableau, avec les distorsions sonores vers la fin de sa prestation. Sauf que devant autant de charisme, de naturel et de simplicité, il était bien facile de tout pardonner.
Alternant entre ses deux harpes, M’Michèle a autant livré des pièces instrumentales que des ballades chantées, avec toujours ce beat groovy qui donne un bel enrobage à son univers et à son chant ouaté. Même si nous n’avons pas eu droit à une «Prologue» ou encore à «Magnolia», l’artiste nous a offert de beaux moments, particulièrement durant «Échappez-moi», «Le coffre», «Entre les doigts» et «Musical Priest».
À quelques reprises, elle nous a même fait sourire, repoussant d’un bras son micro qui la dérangeait dans ses mouvements, s’exclamant: «Je n’ai pas réellement besoin d’un micro pour vous parler», avant qu’une personne du public s’exclame «Nous non plus!», signe que la Salle Claude-Léveillée est vraiment très intime! D’ailleurs, plus tard au cours de la soirée, M’Michèle nous a avoué ce petit stress causé par le fait qu’elle voyait, de la scène, tous les visages des spectateurs.
Afin de remédier à cela et de nous aider, nous aussi spectateurs, à nous plonger les pieds joints dans son monde musical singulier, à la toute fin le trio nous a offert un beau moment tout en improvisation, démarré en ré mineur à sa demande, tout juste après une ballade où M’Michèle était seule à la harpe. «J’avais envie de rester plus longtemps auprès de vous et je vais vous jouer une chanson jamais enregistrée qui n’existera peut-être jamais», qu’elle a écrite et pensée pour ces gens qui nous marquent à jamais, pour ces instants courts qui changent toute une vie.
«On s’est mis du glow in the dark mes musiciens et moi au début du spectacle, mais il n’a pas fait noir», nous a-t-elle confié, en fin de soirée, avec un petit rire nerveux, ce qui a bien fait rire le public. M’Michèle, c’est exactement cela; un naturel qui fait sourire, une simplicité qui fait pardonner les bémols, comme cette distorsion incessante qui nous écorchait parfois les tympans, mais rien de tout cela n’est grave puisqu’ils auront réussi, au final, à nous ouvrir une petite fenêtre vers leur créativité.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Menuet
2. Échappez-moi
3. Assoupir l'aurore
4. Je ne veux pas mourir
5. Le coffre
6. Entre les doigts
7. Neige
8. Tout
9. Cent pas sans heurts
10. Latente
11. Musical Priest
Rappel
12. Chanson inconnue (jamais enregistrée)
13. Improvisation en ré mineur