«10 000», le premier opus d’Emilie & Ogden – Bible urbaine

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«10 000», le premier opus d’Emilie & Ogden

«10 000», le premier opus d’Emilie & Ogden

L’union fait la force

Publié le 5 octobre 2015 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Secret City / Mélissa Gamache

À l’écoute de 10 000, le tout premier album d’Emilie Kahn, alias Emilie & Ogden, il est facile de comprendre que l’auteure-compositrice-interprète soit tombée instantanément en amour avec Ogden, sa harpe. Car le même effet se produit chez l’auditeur qui, à défaut d’entendre souvent cette sonorité, se reprend bien sûr ce disque paru le 2 octobre, où la chanteuse, signée chez Secret City, met l’accent sur le doux écho de ses mélodies, faisant pénétrer dans la tête des gens ce son peu habituel grâce à des airs aussi magnifiques qu’accrocheurs.

Dès l’ouverture de l’opus, sur «Blame», la harpe, éclatante, nous saisit et nous met tout de suite dans l’ambiance très particulière proposée par Emilie & Ogden. Une voix cristalline qu’on sent très libre, guidée sans doute par instinct tout en étant franche et déterminée, s’ajoute à l’équation, avec quelques instruments à cordes frottées, et voilà un résultat imposant, majestueux et déjà très impressionnant qui met la barre haute pour les dix autres morceaux du disque.

La seconde pièce, «Ten Thousand», dépassera pourtant les attentes, avec les lignes de base et mélodique à la harpe qui se répondent de jolies façons, les cuivres et voix d’hommes à l’arrière-plan; puis viennent les percussions de plus en plus imposantes, créant une belle montée en intensité et un air certainement parmi les plus accrocheurs de l’album. «What Happened» est sans aucun doute l’autre beau succès du disque, avec sa superbe mélodie plus pop, très entraînante, et qui reste assurément en tête.

Si la voix d’Emilie Kahn contient une certaine innocence, un cristal qui pourrait nous mener à penser à Fanny Bloom ou encore à la Feist des premières années, le résultat de 10 000 est, lui, dans une classe à part qui ne s’apparente à pas grand-chose, ne serait-ce que grâce à l’emploi constant de la harpe, qui aide à conférer à chacun des morceaux son moment fort, un élément singulier qui nous captive. C’est le cas particulièrement sur des morceaux comme «Long Gone», où l’instrument trouve particulièrement bien sa place, et «Hold Me Down», avec sa grande envolée vers la fin, qui met bien l’accent sur la harpe.

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Des pièces comme «Closer», plus épurée, à l’ambiance très intime et presque juste à la voix et à la harpe, ou encore «Go Home», un morceau plus sensible malgré l’intensité et le côté solennel de la musique, nous plongent dans des atmosphères plus apaisantes. Le dernier morceau de l’opus, «Dream», fait aussi partie de cette catégorie, avec ses sonorités très aériennes et vaporeuses, presque langoureuses, où on sent la voix moins «libérée», mais plus dans l’émotion. L’atmosphère de ce morceau – qui porte bien son titre! – est complètement différente pour terminer l’album.

«White Lies» est véritablement la seule pièce de l’opus où la harpe n’est pas présente du début à la fin et où on met davantage l’accent sur la voix de Kahn, bien que la mélodie à la harpe soit magnifique lorsqu’elle est présente. Elle se veut aussi plus groovy, avec la forte présence de la basse, pour une fois sur le disque. Mais si on apprécie le sens mélodique de la compositrice et les arrangements de Jesse Mac Cormack qui réussissent à magnifier le tout, il faut dire que la présence bien marquée d’Ogden, la harpe, et la voix lumineuse d’Emilie forment effectivement un tout qu’on ne voudra plus, désormais, séparer.

Car cette union est incontestablement heureuse et malgré la beauté de ce premier projet, la force de ce duo est sans doute encore insoupçonnée.

Le disque 10 000 d’Emilie & Ogden est paru le 2 octobre 2015 sous étiquette Secret City.

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