Musique
Crédit photo : Audiogram/Run The Jewels, Inc.
Top 10 des sorties anglos
Dead Cross – Dead Cross
Cet opus est ultra agressif, très abrasif et peut, à la première écoute, déstabiliser. Compte tenu du fait que Dave Lombardo et Mike Patton sont membres de Fantômas, nous aurions pu nous attendre à ce que Dead Cross présente des similarités. Ce n’est pas le cas. Patton crie jusqu’à frôler le point où il casse sa voix et Lombardo martèle avec constance et une rapidité qui défie presque la physique.
Il y a plusieurs moments forts où la guitare est tonitruante à souhait. Malheureusement, certaines chansons sont moins intéressantes, c’est le cas de la reprise de «Bela Lugosi’s Dead» de Bauhaus»; l’e charme gothique de la chanson originale n’a pas survécu au traitement Dead Cross.
Malgré des sonorités rétro, nous avons l’impression qu’il s’agit davantage d’un hommage au hardcore des années 80 qu’un pastiche. De plus, le son est riche, dense et complexe, démontrant tout le talent de membres de ce super groupe.
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The xx – I See You
2017 fut l’occasion pour The xx d’entamer une métamorphose. En effet, les sonorités sont franchement plus électroniques, très campées vers la pop synthé, avec des accents de trip-hop et d’électronique dub qui auraient pu se retrouver sur In Colour. De plus, Jamie xx a solidifié son rôle de maestro au sein du groupe.
Le trio, qui nous a habitués à un mélange d’indie-pop planant et de spleen romantique, notamment grâce au mariage des voix d’Oliver Sim et de Romy Madley-Croft, s’aventure au-delà des mélodies romantico-ambiantes de ses débuts. Sur I See You, le groupe est en contrôle, voguant habilement entre la mélancolie émotive tout en retenue et la chaleur des arrangements. Par ailleurs, pour la première fois, certaines pièces sont directement construites autour d’échantillonnages sonores.
Le groupe londonien avait des choses à prouver, ce qu’il a fait avec brio, signant un album concis, complet et jamais surfait.
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Laura Marling – Semper Femina
L’auteure-compositrice-interprète Laura Marling revient nous hanter à l’aide de ses douces mélodies avec son album Semper Femina. D’une simplicité absolue, l’artiste anglaise nous fait visiter la féminité telle qu’elle la perçoit et la ressent, et ce, sans pudeur et sans limites. Le disque se concentre sur les méandres hasardeux d’un féminisme avoué et rallie la douceur de ses paroles assumées à ses mélodies mielleuses.
En fait, ce sixième album studio de la jeune Anglaise offre un regard de femme, sur les femmes. Elle y parle d’amour, de rédemption, d’amitié brisée, de sexualisation et de relations complexes entre femmes. La dichotomie entre les mélodies douces et simples en opposition avec des paroles aussi chargées qu’honnêtes peut être parfois déconcertante, mais elle est toujours captivante. Le tout, accompagné par son délicieux jeu de guitare folk et sa voix délicate mais chaleureuse.
Pas étonnant qu’on la compare à Joni Mitchell et Neil Young!
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Mac DeMarco – This Old Dog
Difficile de croire que cet auteur-compositeur-interprète a gagné autant de maturité artistique aussi rapidement. Et vraiment, cela lui sied très bien! Son image loufoque qui a contribué à sa notoriété semble être moins omniprésente, et ce, volontairement. Ses textes sont plus aiguisés et il donne plus de coffres à ses mélodies.
Ce côté plus sensible, plus préoccupé, apparaissait déjà sur le mini-album Another One (2015). La transition est cette fois-ci entière: This Old Dog donne à Mac DeMarco une profondeur qu’on ne lui connaissait pas jusqu’alors.
Les thématiques sont plus sérieuses également. Plusieurs sujets plus tristes sont évoqués dans des sonorités soul qui paraissent douces et joviales. Sur cette offrande, on constate que ses relations avec son père (qui est mourant) demeurent difficiles et que les aléas de l’amour laissent des cicatrices. Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à ce que l’artiste se dénature; il reste spontané, drôle et authentique, mais il a aussi une belle sensibilité, et ça fait du bien de la découvrir.
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The Afghan Whigs – In Spades
The Afghan Whigs surprend avec cette nouvelle offrande, autant par sa délicatesse musicale que par ses paroles mystiques. Il s’agit d’un album marqué par le deuil, le groupe ayant, entre autres, perdu leur guitariste, emporté par le cancer.
Cette horrible nouvelle incita donc le chanteur et parolier à se questionner sur la mortalité. Ces moments tristes furent, en quelque sorte, les catalyseurs d’In Spades. Mais cet opus présente également des accents intéressants et inédits pour les Whigs: on y parle de divination, d’occultisme et de sorcellerie.
Il s’agit de l’album le moins rock de The Afghan Whigs. Par contre, les pièces sont toujours ancrées dans le soul et le R&B, la marque de commerce du groupe. La voix est moins soignée que sur l’offrande précédente, un peu comme si le chanteur préférait capturer ses émotions à vif plutôt que d’obtenir un effet techniquement parfait mais dénudé de passion. Un pari réussi.
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