Le «Messie» de Haendel à la Maison symphonique de Montréal – Bible urbaine

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Le «Messie» de Haendel à la Maison symphonique de Montréal

Le «Messie» de Haendel à la Maison symphonique de Montréal

Tout simplement grandiose!

Publié le 26 décembre 2017 par Luce Langis

Crédit photo : François Goupil

Comme chaque année durant le temps des fêtes, le magnifique Messie de Haendel revient ravir nos oreilles et nous enchanter par sa puissante et suprême musique à caractère sacré. Cette année, c'est sous la baguette du maestro Yannick Nézet-Séguin, dont la réputation n'est plus à faire, que la magie a opéré, laissant les spectateurs dans un état de grâce totale. La Maison symphonique, remplie à craquer pour l'occasion, accueillait la foule de cœurs qui désiraient se remplir de la plus belle musique qui soit avant les réjouissances de Noël, soit celle de Haendel.

C’est Haendel qui créa le genre d’Oratorio anglais qui se distingue des Oratorios italiens, de par la langue de composition, mais aussi et surtout par l’importance sans précédent accordée au choeur. C’est ce qui procure au Messie de Haendel toute sa grandeur, son rayonnement et son éloquence.

Ce concert de près de trois heures réunissait une quantité impressionnante de gens aux talents exceptionnels. Outre les musiciens de l’Orchestre Métropolitain, le Choeur Métropolitain est composé de quelque 130 choristes, qui donnent au spectacle toute son ampleur. Les solistes invités, sur qui repose en grande partie la justesse du chant, étaient Carolyn Samson (soprano), Christophe Dumaux (contre-ténor), Pascal Charbonneau (ténor) et Stephen Hegedus (baryton-basse). Bien que tous aient une voix magnifique, celle de Carolyn Samson évoquait le cristallin d’un ruisseau d’eau claire en plein hiver, et celle de Christophe Dumaux, la beauté rare et particulière d’une voix d’homme aux tons aigus.

Ce chef d’oeuvre de Georg Friedrich Haendel se divise en trois parties. Dans la première sont relatées les prophéties annonçant la venue du Messie, l’Annonciation à Marie, la Nativité de Jésus et enfin l’évocation du début de son ministère. La deuxième partie traite de la Passion, de la mort et de la résurrection de Jésus. Elle se termine par le magnifique «Alléluia» où tous les instruments et le choeur explosent de puissance et de résonance.

C’était un moment extraordinaire, où l’on ne pouvait que ressentir une grande émotion. À ce moment, la moitié de la salle s’est levée d’un bloc. La troisième partie, plus courte, offre une réflexion sur Jésus, en tant que rédempteur: avec la rémission des péchés vient la victoire éclatante de la vie sur la mort.

Notons que le Messie est une œuvre plus contemplative que narrative. Contrairement aux Passions allemandes, Jésus n’y apparait pas comme un personnage. Pourtant, on y sent une forte tension dramatique, surtout dans la deuxième partie. Les Aria da Capo donnent une saveur exquise à cette œuvre. Lorsque la phrase musicale prononcée par le soliste est reprise par l’orchestre, puis par le choeur, cela donne une couleur florissante et unique à l’oeuvre.

Le grand maestro Yannick Nézet-Séguin, de par sa sensibilité, son énergie et sa vitalité exceptionnelles, a su donner à cette œuvre culte toute l’amplitude et la précision qu’elle mérite. C’était un vrai plaisir que de regarder ce talentueux chef d’orchestre à l’œuvre. Ses gestes précis et évocateurs, alliés à un réel bonheur de diriger ce grand orchestre et ce choeur, ont su donner au Messie de Haendel toute sa magnificence.

Une ovation debout, de plusieurs minutes, est venue clore de belle façon ce merveilleux après-midi d’avant Noël.

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