Musique
Crédit photo : Audiogram/Run The Jewels, Inc.
Father John Misty – Pure Comedy
Father John Misty est reconnu pour son côté présomptueux. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose, car cela lui permet également d’être ambitieux lorsque vient le temps d’enregistrer un album. Pas nécessairement au niveau de la facture sonore, quoique les pièces soient superbement arrangées, mais bien en ce qui a trait aux grands thèmes abordés par le chanteur. La portée derrière cet album est très large, Misty jouant avec le drôle et le sérieux à travers des questionnements existentiels qui le préoccupent.
Et c’est ce qui le rend au fond très attachant en tant qu’artiste: bien que son image soit plutôt condescendante, ses inquiétudes sont réelles et le rendent, par le fait même, hyper vulnérable. De plus, il fait preuve de davantage de confiance en ses moyens et ose quelques pièces qui dépassent les dix minutes. Le personnage demeure entier, mais cette fois-ci, Misty pousse plus loin sur tous les aspects, question de bien s’épouser aux idées de grandeur de ses paroles. Ses inspirations demeurent bien ancrées dans les années 1970, un style qui lui colle parfaitement à la peau.
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The War on Drugs – A Deeper Understanding
Après le succès obtenu avec l’opus Lost In the Dream (2014), le défi, pour séduire les admirateurs et les critiques une nouvelle fois, était de taille. Le groupe a choisi de prendre son temps afin de peaufiner les pièces qui se retrouvent sur ce nouvel album. Ainsi, les chansons prennent du temps à se frayer un chemin, malgré un son qui s’inscrit dans la tradition de compositeurs titanesques tels que Dylan, Petty ou surtout Springsteen.
C’est un disque qui doit être apprivoisé, mais l’effort en vaut la peine. The War on Drugs a visiblement pris le soin de parfaire ses chansons et d’écrire de magnifiques paroles. Les arrangements sont superbes, le jeu de guitare rock et folk nous entraîne sans nous brusquer tandis que la voix d’Adam Granduciel nous transporte. La formule n’est pas des plus originales, mais elle est rarement aussi bien réussie.
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Lorde – Melodrama
Après un premier opus très apprécié, Lorde avait tout de même encore des choses à prouver: serait-elle une sensation ou a-t-elle le talent nécessaire pour durer en tant que qu’artiste pop ayant de la profondeur? La réponse est oui. La jeune Néo-zélandaise échappe au piège du deuxième album en proposant des pièces matures, riches et torturées, enveloppées de productions variées, tantôt mélancoliques, tantôt entraînantes.
Ce disque introspectif explore la quête de soi, la déception amoureuse et le sens des parties sans lendemain. Avec Melodrama, l’artiste signe un hymne à sa génération. Équilibré, franc et pertinent, l’album est un tourbillon d’émotions, présentant les multiples facettes d’un monde nocturne et festif où tous tentent tant que bien que mal de trouver leur place.
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Kendrick Lamar- DAMN.
Après l’incroyable To Pimp a Butterfly, il était difficile de croire que Kendrick Lamar parviendrait à se dépasser. Et sans être y tout à fait parvenu cependant, il est très proche, des sommets atteints avec l’offrande précédente.
Tant musicalement que thématiquement, l’ambiance est plus légère, Lamar rappant à propos de sa suprématie, justifiée, sur ses pairs. Le parolier poursuit son exploration des sujets tels que Dieu, la religion, l’égo, la célébrité, l’isolation, le racisme et les détracteurs du hip-hop. Moins dense que To Pimp a Butterfly, et moins peaufiné, Lamar se distingue de ses contemporains par l’usage de sons plus modernes. Ses paroles sont des plus pertinentes et il dépeint parfaitement le monde qui l’entoure. Assurément, il est l’un des grands prophètes du rap.
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Run the Jewels – Run the Jewels 3
Run the Jewels a réellement impressionné les admirateurs et la critique avec sa deuxième offrande, Run the Jewels 2, paru en 2014. Est-ce que le duo saurait poursuivre dans la même voie? Y aurait-il suffisamment de matériel pour enregistrer un opus solide? Compte tenu du contexte politiquement lourd aux États-Unis, l’inspiration fut abondante. Armés d’un esprit contestataire et d’une personnalité assumée, les rappeurs montrent leurs dents et questionnent Donald Trump.
L’attaque ne cible pas seulement des individus, mais aussi le système, notamment sur la percutante «Thieves! (Screamed the Ghost)». Là, encore une fois, RTJ prend le côté de la révolte et des manifestants («But in the final analysis, a riot is the language of the unheard»). Sauf que l’album n’est pas uniquement politique, Killer Mike et El-P n’ont rien perdu de leur énergie et de leur vanité, toujours essentielles à leur musique.
Toutes les pièces sur ce disque sont excellentes et sont livrées avec un rythme soutenu. Cet album s’inscrit parfaitement dans l’air du temps et a donné le ton à 2017, devenant un groupe incontournable.
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