LittératureRomans québécois

«Hommes à parier, tome 2 – La vengeance» de Marie-Claude Martel et Anik Lessard

La frime et l’amour

Publié le 5 janvier 2015 par Camille Masbourian

Crédit photo : Libre Expression

À la fin du tome précédent, sorti plus tôt cette année, Mylène et Ève pensaient avoir réussi leur pari. Quelques mois plus tôt, elles s’étaient donné le défi de quitter leur vie actuelle (mariée, avec des enfants, pour Ève, et célibataire endurcie pour Mylène), pour trouver l’amour, le grand. Après des dizaines de rendez-vous infructueux, elles avaient toutes les deux trouvé chaussure à leur pied… jusqu’à ce qu’elles se rendent compte qu’elles avaient été séduites par le même homme, un coureur de jupons invétéré. Si dans le premier tome la gagnante du pari allait être celle qui trouvait l’amour en premier, dans celui-ci, c’est celle qui ferait subir à Philippe la meilleure vengeance qui remporterait les honneurs.

Suivant le principe du premier tome, les chapitres alternent constamment entre les visions d’Ève et de Mylène, qui deviennent narratrices chacune à leur tour. Ne pouvant se contenter d’une fraction de Philippe, Ève continue de fréquenter les sites de rencontre, et de jouer les séductrices devant les papas célibataires lorsqu’elle accompagne ses enfants au parc ou à la bibliothèque. Parallèlement, elle continue de voir Philippe, se servant de lui à son insu afin de parfaire son plan de vengeance. Mylène quant à elle essaie tant bien que mal de résister aux déclarations d’amour de son voisin Rémi, déclarations qu’elle a attendues tellement longtemps. Sauf que dans son cas, ce n’est pas seulement de Philippe qu’elle veut se venger, mais des hommes en général. Étant convaincue que Rémi est aussi honnête que Philippe, elle ne peut risquer de se laisser aller et se faire rabrouer une fois de plus.

Aidées d’André, le collègue d’Ève, d’un blogue pour femmes trompées, de comédiens engagés pour jouer les témoins de Jéhovah, d’une travailleuse du sexe, et même de l’équipe de l’émission La frime ou l’amour, Ève et Mylène mettent leur plan à exécution, le plus subtilement possible, afin que Philippe ne se doute de rien.

Contrairement au premier tome de cette trilogie, on ne perd pas de temps avec des mises en contexte, et on saute directement dans l’action. Bien que le roman ait la même forme que le premier, l’histoire tourne moins en rond, et on avance plus rapidement dans la lecture. Des bons points pour ce roman. Malheureusement, les personnages nous semblent encore plus caricaturaux. Rares sont les personnages de chicklit qui sont d’une profondeur extrême, mais Ève, et surtout Mylène, battent des records de superficialité. Si la moitié du roman est consacré à leur plan de vengeance, l’autre est certainement dédié à leurs vêtements, leurs souliers, leur maquillage…

À part ces détails qui font lever les yeux au ciel à quelques reprises, Hommes à parier, tome 2 – La vengeance est un roman sympathique et charmant, légèrement supérieur au premier, qui réussit parfaitement son rôle de roman de chicklit: faire rêver et divertir.