7 romans au centre desquels gravitent des personnages qui ont le courage de leurs convictions – Bible urbaine

Littérature

7 romans au centre desquels gravitent des personnages qui ont le courage de leurs convictions

7 romans au centre desquels gravitent des personnages qui ont le courage de leurs convictions

La force de caractère pour se faire justice (pour le meilleur ou pour le pire!)

Publié le 27 janvier 2023 par Éric Dumais

«L’odyssée de Trö» de David Safier ∙ Les Presses de la Cité

Quand vous avez besoin de vous vider la tête après une journée de travail intellectuellement chargée, il n’y a rien de mieux que de plonger dans l’univers de David Safier, un romancier et scénariste allemand qui a connu la gloire avec Maudit Karma et dont tous les livres ont été traduits en français, pour vous reposer les méninges. Ça ne vous demandera pas un gros effort, croyez-moi!

Après avoir mis en scène une animatrice de talk-show qui se réincarne en fourmi (Maudit Karma, 2008), une famille dysfonctionnelle qui se fait jeter un sort par une vieille sorcière (Sacrée famille! 2012) et un troupeau de vaches sacrées qui entreprennent un périlleux voyage vers l’inconnu (Le fabuleux destin d’une vache qui ne voulait pas finir en steak haché, 2014) – ça donne le ton, n’est-ce pas? – David Safier est de retour chez Presses de la Cité avec L’odyssée de Trö, une œuvre de fiction tout aussi flyée où – accrochez-vous! – on suit les aventures d’Urga, une femme préhistorique née il y a 33 374 ans, 9 mois et 12 jours et retrouvée gelée dans un bloc de glace flottant dans l’Arctique, avec un bébé mammouth dans les bras… du nom de Trö!

Vous vous doutez bien qu’à son réveil, elle sera quelque peu déboussolée…

«Les démons apparurent et s’approchèrent. Ils étaient plus grands et plus forts que l’esprit maigrelet de la grotte glaciale. Tous portaient une peau de bête bizarre, vert foncé, avec laquelle ils auraient pu se cacher efficacement dans les bois. […] Et bien qu’elle ne comprît pas les mots crachés […], elle saisit parfaitement ce que signifiait ce son:

– Attrapez-la!»

L’histoire, simpliste mais disjonctée, se résume en quelques lignes: Urga, femme préhistorique au cœur brisé, est propulsée au XXIe siècle avec un mini-mammouth dans les bras. Lors du dégel, elle se retrouve confrontée à la convoitise de l’Homme, qui voit en elle un sujet d’étude inespéré. Sauf que certains d’entre eux auront pitié d’elle et s’enfuiront plutôt que de la laisser entre les mains de la science! C’est ainsi que les membres de l’équipage – Amanda étant l’ennemie jurée – parcourront le monde, du Bhoutan, l’Inde jusqu’à l’Italie pour aider Ulga à trouver la voie du bonheur, quête ultime qu’elle recherchait déjà à l’âge de pierre.

S’il y a bien un personnage qui se démarque par la profondeur de son profil psychologique et de son passé, c’est bien celui de la femme préhistorique, qui devra s’acclimater au monde moderne, apprendre la langue et trouver l’amour, ce qui n’est pas chose facile!

Bon, «jubilatoire» n’est pas l’adjectif qui convient le mieux pour décrire l’humour de David Safier (je m’excuse à l’avance à celui ou celle qui signe les quatrièmes de couverture!) Car pour jubiler, il faut éprouver une joie vive et franche, et surtout rire un bon coup. Ça n’a pas été mon cas!

Pour être 100% franc, aucune réplique ne m’a fait m’exclamer à voix haute, et ce n’est pas à défaut d’avoir zéro sens de l’humour. Ici, c’est plus l’absurdité du récit, mêlé aux interactions entre les différents personnages très colorés, il faut le dire – Oyvind Lovskar, capitaine de l’Arctica 2; Félix, l’entrepreneur raté; Maya, sa fille de 9 ans qui n’a pas la langue dans sa poche; Amanda, experte en cryogénisation et l’ex de Félix – qui nous détendent et nous emmène ailleurs, vraiment ailleurs, pour le coup.

L’idée est certes bonne et sied bien à David Safier, qui a fait sa marque avec des histoires absurdes après tout, mais il manque cruellement de répliques drôles et de scènes tordantes pour qu’on vive un vrai divertissement de lecture. Je vous offre un exemple, juste pour rire (façon de parler):

«C’était particulièrement drôle pour elle, car dans sa langue «pieuvre» voulait dire «zizi». Un autre? «Tu n’es qu’un crétin de caca prout!».

L’humour du livre se résume pas mal à ça bien honnêtement.

Ceci dit, l’œuvre du romancier n’est pas du tout à jeter aux vidanges. Si vous avez envie d’apprivoiser son univers, je vous suggère plutôt de vous tourner vers Maudit Karma ou Jésus m’aime, ses deux œuvres les plus jubilatoires à mon sens.

Car oui, celles-là, au moins, ont le mérite d’être jubilatoires!

343 pages, 33,95 $.

Appréciation: ⭐⭐  1/2

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