7 romans au centre desquels gravitent des personnages qui ont le courage de leurs convictions – Bible urbaine

Littérature

7 romans au centre desquels gravitent des personnages qui ont le courage de leurs convictions

7 romans au centre desquels gravitent des personnages qui ont le courage de leurs convictions

La force de caractère pour se faire justice (pour le meilleur ou pour le pire!)

Publié le 27 janvier 2023 par Éric Dumais

«Monsieur Hämmerli» de Richard Ste-Marie ∙ Éditions Alire

Inutile de passer par quatre chemins: je n’ai pas du tout aimé cette «nouveauté» de Richard Ste-Marie, qui m’avait pourtant glacé les sangs avec Un ménage rouge, l’un de ses meilleurs à mon humble avis.

Mais ceux qui me connaissent le savent déjà: il m’est indispensable de partager mon avis, même lorsqu’une lecture m’a laissé indifférent, car autrement l’exercice d’une critique honnête et constructive n’aurait pas lieu, et ce serait bien dommage…

Si ce livre figure dans ce dossier, c’est que son protagoniste est atypique, et j’avais envie de vous le présenter.

Avant d’aller plus loin, une mise en contexte s’impose: comme l’explique M. Ste-Marie dans la postface de son livre, la genèse de ce tueur à gages qu’est Charles a.k.a Monsieur Hämmerli a d’abord pris vie au sein de la regrettée revue Alibis, dans laquelle il a publié cinq nouvelles entre 2010 et 2015. Ce livre court de moins de 200 pages regroupe ainsi un condensé des cinq aventures déjà publiées dans la défunte revue, sauf que cette fois il avait l’ambition de ressusciter son protagoniste en quittant le terrain de la nouvelle pour celui, plus ambitieux, du roman.

Est-ce un défi réussi pour celui qui a de la misère avec les «vastes proportions»? Malheureusement, non. L’idée d’en faire un recueil aurait finalement été meilleure.

«Rassurez-vous, si vous avez payé le livre que vous tenez dans les mains, vous ne serez pas facturés davantage», s’exclame Monsieur Hämmerli en s’adressant à nous pour la énième fois. Et une maudite chance, j’ai envie de dire, car avec ses maintes pirouettes langagières qui entachent le fil narratif, il ne manque pas de nous étourdir… Et c’est d’ailleurs là que le bât blesse: l’auteur nous confie qu’il «a de la difficulté à faire long» et, en effet, arrivé à la toute dernière page, la langue pendante, on reste avec cette impression d’être au bout d’une histoire sans réel fil conducteur et sans péripéties; on ne retient qu’une succession de jeu de mots, de calembours et d’exercices de style destinés davantage à étirer la sauce qu’à nous faire rire. Et l’action là-dedans, elle est très légère pour un roman policier «nouveau genre».

D’ailleurs, le lexique qu’on retrouve à la toute fin du livre ne fait que confirmer mon impression que l’ambition était trop grande avec cette histoire, comme si l’auteur avait tenté de panser le vide causé par son œuvre avec des informations qu’on aurait pu facilement trouver par nous-mêmes, en quelques clics. Ainsi, pourquoi avoir copié des notices biographiques tirées de Wikipédia s’il nous est impossible de cliquer?

Et une liste exhaustive des armes à feu utilisées par Monsieur Hämmerli… vraiment?

Définitivement, l’attachement aux personnages y est pour beaucoup dans l’appréciation d’une histoire et, hélas, j’ai eu bien du mal à éprouver un sentiment chaleureux envers ce Monsieur Hämmerli, qui m’est apparu plus étourdissant et abrutissant qu’autre chose. Idem pour ses amis Roger et Gros Luce.

Le courant n’est pas passé.

La meilleure direction qu’aurait pu entreprendre M. Ste-Marie avec cette histoire, c’est d’accorder une place plus centrale encore à la relation qu’entretient son protagoniste avec Donatella Bartolini, cette célèbre cantatrice qui désire mettre fin à ses jours, car c’est assez particulier – on l’admettra – d’écouter de la musique classique soir après soir chez sa prochaine victime… sans être capable de passer à l’acte!

En tout cas, même si j’ai récolté plus de déceptions que de bonnes surprises lors de ma lecture, reste que j’ai aimé découvrir l’érudition de Richard Ste-Marie le mélomane, qui a un goût pour la musique classique aussi développé qu’un sommelier sait reconnaître les arômes d’un bon vin, mais reste qu’il n’a pas su construire un récit captivant, au sein du genre qu’est le roman, pour faire de son personnage un véritable héros de la littérature policière.

Allez plutôt jeter un œil à Un ménage rouge (Alire, 2013) et Le blues des sacrifiés (Alire, 2016), deux romans du même auteur que je vous recommande.

214 pages, 24,95 $.

Appréciation: ⭐⭐

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