3 bonnes raisons de lire «Le garçon d’encre», le plus récent roman de Marie-Christine Chartier – Bible urbaine

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3 bonnes raisons de lire «Le garçon d’encre», le plus récent roman de Marie-Christine Chartier

3 bonnes raisons de lire «Le garçon d’encre», le plus récent roman de Marie-Christine Chartier

Se réparer soi-même pour passer de l’ombre à la lumière

Publié le 9 août 2024 par Jessica Samario

Crédit photo : Illustration de la couverture: Mathilde Corbeil @ Éditions Hurtubise

Le 1er août, les Éditions Hurtubise faisaient paraître «Le garçon d’encre», la nouvelle histoire écrite par l’incomparable Marie-Christine Chartier. On y découvre l’univers de Maxine, une jeune femme brisée par le deuil et les occasions manquées. Au décès de son père, elle retourne avec appréhension au village de son enfance qu’elle a quitté quelques années plus tôt. Comme si le fait d’affronter ses fantômes du passé n’était pas suffisant, elle se voit forcée de vivre dans la maison familiale durant deux mois en compagnie d’un parfait inconnu, sans quoi sa part d’héritage sera remise à des organismes à but non lucratif. Dans cette aventure, elle recollera les morceaux du casse-tête un à un jusqu’à ce qu’elle redevienne complète et heureuse.

S’attacher à de nouveaux personnages toujours aussi inspirants

Pour la première fois, Marie-Christine Chartier présente une histoire à une seule voix dans laquelle les thèmes du deuil, de l’amitié et de la reconstruction de soi sont mis de l’avant. Dans ses six précédents romans, les personnages ont toujours paru si authentiques qu’en tant que lecteur∙trice, nous avions l’impression de les connaître, d’entrer dans leur tête, de les comprendre. C’est donc une joie de «faire de nouvelles rencontres» au creux de son imaginaire.  

Nous voyageons, cette fois, dans les pensées et les souvenirs de Maxine, une protagoniste au cœur lourd qui cherche maladroitement le chemin vers le bonheur. Tout la poussait à croire que le fait de fuir le village où elle a grandi présageait un avenir plus lumineux, mais était-ce vraiment le cas?

«Le beau temps s’en vient, mais mon père et moi restons figés dans un hiver éternel. Solitaires, inatteignables. Nos deux cœurs en forteresse. J’ai envie de faire comme la glace et de me libérer de cette carapace lourde. Je sais aussi que Peter ne veut pas ça. Que la glace demeurera autour de son cœur longtemps encore. Et je n’en peux plus d’attendre qu’arrive son printemps. Je dois bouger, pour survivre.»

À la fois cynique et attachante, Maxine subira une immense évolution psychologique au fil des pages. Chacune de ses relations avec son entourage lui permettra de briser les barrières qu’elle s’était imposées pour enfin se sentir fidèle à elle-même.

Sa meilleure amie Sandrine la soutient dans ses introspections; son amie d’enfance Jeannie ravive leur connivence innée malgré le temps qui a passé; son ex JP se trouve toujours prêt à détendre l’atmosphère, et bien sûr, Alex, ce parfait étranger, l’accueille à bras ouverts pour panser ses blessures.

Non seulement ces belles relations prennent une place importante dans le récit, mais c’est aussi le cas de celle qu’elle entretient avec son chat Meming et avec sa maison, qui est d’ailleurs personnifiée.

«Le garçon d’encre» de Marie-Christine Chartier. En librairie dès maintenant!

S’émouvoir des nombreux apprentissages psychologiques et relationnels de Maxine

Depuis son adolescence, Maxine se sent différente des autres, incomplète, voire dysfonctionnelle. Elle n’arrive pas à développer de réelles attirances physiques ni de sentiments amoureux sérieux pour quiconque.

Vivant constamment dans la crainte du prochain orage déclenché par sa mère ainsi que du prochain départ de son père pour un événement littéraire à l’étranger, elle perd son insouciance prématurément. Son impression de vide ne s’atténue malheureusement pas à l’âge adulte, malgré ses efforts pour construire un quotidien qui lui convient.

Lors de son séjour imposé dans la maison de son enfance, elle est surprise et déçue de voir à quel point tout est demeuré identique au souvenir qu’elle a gardé en mémoire au moment de son départ six ans plus tôt, comme si le bonheur se trouvait nécessairement dans le changement. En dépit des expériences vécues, ses retrouvailles l’amènent doucement à croire le contraire.

Au fil des discussions profondes et matures qui parsèment le récit çà et là, elle réalise la valeur de l’amour, qu’il soit romantique ou non.

«Je pense que le problème, c’est de passer sa vie à croire qu’on est incomplet. Au lieu d’espérer rencontrer une seule personne qui va être tout pour nous, je crois que c’est sain de développer des liens avec plusieurs personnes, de rassembler tous ces bouts d’affection afin de se solidifier. Pour moi, aimer, c’est pas avoir besoin qu’on me complète. L’amour, c’est la colle qui fait en sorte que la personne déjà complète que je suis puisse être heureuse», lui confie Alex.

Le parcours de Maxine montre les embûches et le dénouement d’une reconstruction de soi pour le mieux.

Marie-Christine Chartier. Photo: Alma Kismic

Apercevoir des soupçons de lumière à travers le voile noir du deuil

Bien que l’on parle d’amour, d’amitié et de quête identitaire, le roman aborde surtout les étapes du deuil. Cette période noire de l’existence dont tout le monde souffre à un moment ou à un autre de sa vie.

S’imprégner de l’ombre et de la lumière de Maxine peut transposer le public dans un effet cathartique pour revivre ou libérer ses propres émotions le temps d’un livre.

Avec son sentiment d’abandon et d’impuissance omniprésent, ce brave personnage traverse le déni, la colère, le marchandage, la dépression pour enfin arriver à l’acceptation, qui en soi est une délivrance.

«En me rappelant ma peine, je me souviens aussi d’avoir été tellement heureuse, cet été-là. Je me rappelle mon bonheur, mon insouciance, et ça m’attendrit, même s’ils m’ont glissé entre les doigts comme de l’eau.»

L’autrice vous réserve une surprise à la toute fin de l’histoire; une avenue différente de celle qu’on lui connait.

En bref, plonger dans l’univers de Marie-Christine Chartier, c’est la promesse de passer un bon moment!

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*Cet article a été produit en collaboration avec les Éditions Hurtubise.

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