Vincent Vallières sur la scène Bell des FrancoFolies de Montréal

«La dernière fois qu’on a joué sur la Place des festivals, c’était durant Montréal en lumière à -35 degrés; il y avait des bourrasques, du vent pis toute. Mais on a joué pareil, on n’est pas des lopettes», a lancé un Vincent Vallières qui se voulait blagueur et rassurant, mais qui aurait tout de même espéré, on s’en doute, un temps doux avec une foule de spectateurs pour chanter ses plus beaux morceaux. La pluie aura certes découragé bon nombre d’entre eux, puisqu’il y avait deux fois plus de gens pour voir Julien Doré au même endroit, une heure plus tôt.

Durant une heure et demie, Vallières a joué vingt chansons pigées ici et là dans sa boîte à chansons, y allant d’un vieux succès rock pour casser la glace, «Le temps est long», lequel figure sur l’album Le monde tourne fort. Pour donner plus de mordant à la pièce, Salomé Leclerc était assise derrière une seconde batterie, ce qui dynamisait encore plus l’ensemble. Demeurant toujours à l’automne en 2009, Vincent Vallières a gratté sa guitare pour jouer «Le monde tourne fort», troquant la folk-pop de son album pour une version plus accélérée.

C’est une bonne idée qu’a eue Vallières d’inviter Salomé Leclerc sur scène, puisqu’elle s’agençait parfaitement à l’énergie du groupe, jouant de la batterie, de la guitare électrique et même des maracas. Et c’est parfait qu’elle ait été là jusqu’à la fin, puisqu’ensemble ils ont interprété, vers le milieu du concert, la magnifique «Le bon moment», qu’on retrouve sur 27 fois l’aurore. Tout juste avant, ce sont les titres «En attendant le soleil» et «Juliette» qui ont été interprétés, aidant les spectateurs à oublier la pluie qui ne cessait toujours pas.

«Y vous reste du gaz?», a lancé Vallières un sourire en coin, ce à quoi les spectateurs ont répondu à l’affirmative, ce qui l’a motivé à poursuivre avec «L’amour c’est pas pour les peureux».

Comme Vincent Vallières n’avait pas d’invités spéciaux hier soir, comme ce fut le cas avec Koriass, Alex Nevsky, Arthur H ou même les BB sur la même scène, le temps a passé vite, mais le Sherbrookois avait prévu le coup, puisqu’il a réservé comme dessert «Février» et «On va s’aimer encore». «Je vous souhaite de belles Francos, pis beaucoup d’amour. Celle-là est vraiment pour vous autres», a lancé Vallières, avant d’enchaîner avec son plus grand succès. Avec tous ces parapluies de couleurs, ces gens qui se serraient les uns contre les autres, il faut avouer que ce fut un beau moment de proximité.

Un peu plus tôt: Julien Doré

Sacré artiste masculin de l’année aux Victoires de la musique 2015, Julien Doré était un artiste fort attendu de ces 27^e FrancoFolies de Montréal. Investissant la scène Bell durant près d’une heure, le Français, qui ressemble drôlement à Claude Bégin, a offert dans l’ensemble une prestation bien sentie, où il a mis de l’avant ses airs de showman. De son album LOVE, il a offert bien évidemment «Viborg» et «Paris-Seychelles», mais aussi «Hôtel Thérèse», «Chou wasabi» et «On attendra l’hiver». Ce n’était peut-être pas une prestation du tonnerre, puisque toutes ses chansons ne sont pas aussi entraînantes, mais avec six musiciens sur scène, force est d’admettre qu’il y avait de l’intensité dans l’air, non seulement dans l’attitude torturée de Julien Doré. D’ailleurs, la finale très rock du morceau «Corbeau blanc» a laissé entendre une finale tout en solos fort intéressante.