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Crédit photo : www.facebook.com/thejoyformidable
L’entrée en scène du groupe a été des plus originales, voire déstabilisantes. Une musique folklorique de type irlandais (enfin, probablement gallois ici) a retenti pendant que, dans la salle, un gars s’est mis à crier en gambadant tel un leprechaun, avant de sauter sur scène et de s’installer à la batterie; le batteur s’est d’ailleurs révélé être un boute-en-train pendant le spectacle. Le reste du groupe l’a rejoint en courant, et The Joy Formidable a entamé un de ses premiers succès, «Craddle».
Bien que la salle ait été au tiers plein (il y a trop de choses qui se passent l’été à Montréal…), les gens présents étaient des fans de la formation; certains avaient même fait le voyage la veille pour voir le groupe à Québec! Et TJF ne semblait pas du tout atteint par le peu de monde. Ils ont été très énergiques tout au long de la soirée et ils avaient l’air de vraiment s’amuser sur scène.
Le groupe donne toujours un bon spectacle, même la première fois qu’ils sont venus ici, au feu Green Room, et qu’ils ont joué devant huit, peut-être dix personnes. Le groupe a l’air tissé serré, le bassiste frottant la tête de la chanteuse pour la dépeigner (il a fait la même chose ensuite à des spectateurs !?), le batteur se levant et s’emparant du micro entre deux chansons pour dire des niaiseries, bref, les musiciens ont vraiment eu l’air de triper hier. Et le public aussi.
The Joy Formidable discutaient, posaient des questions, interagissaient et riaient entre les chansons avec la foule, parlant entre autres des Stooges et de beaucoup d’alcool (un sujet très prisé des Britanniques…) Tout cela avec leur charmant accent gallois qui roule les «r». Une belle ambiance de camaraderie s’est installée au Théâtre Fairmount. Mais pas que ça. Parce que ce sont aussi trois excellents musiciens.
Leur rock un peu shoegaze des débuts, mais un peu plus folk sur leur plus récent album, a résonné dans la salle, et la voix de la chanteuse, magnifique, a envoûté les spectateurs lors de l’interprétation des chansons plus intimes, pendant que la guitare tout en distorsion et que la basse lourde ont ravi les amateurs des premiers disques.
Le bassiste a pris à cet instant plus de place à la voix et le batteur utilisait un gong en plus de son instrument. Toute la soirée, le groupe a alterné entre de nouvelles et de plus anciennes chansons, pour finir au rappel avec leurs deux plus grands succès, «Ostrich» et «Whirring». Et là, à la fin de la dernière interprétation, il s’est passé quelque chose de surréel.
On ne sait pas si c’était parce que Montréal était le dernier soir de leur tournée nord-américaine ou si l’euphorie était montée à la tête du groupe, ou peut-être parce que l’atmosphère était vraiment détendue, mais The Joy Formidable a fait monter un fan sur la scène, un gars qui n’avait pas toute sa tête… Alors que la toune finissait, le bassiste a décidé de prêter son instrument au quidam, qui s’est senti vraiment impliqué et nous a fait un beau spectacle d’air bass pendant un bon deux minutes (!!!) La moitié de la salle a figé, et l’autre, ainsi que le band, a ri aux éclats.
J’ai dû moi-même essuyer des larmes à la fin. Une fin sympathique, digne du reste du concert avec son atmosphère bon enfant. Espérons que la prochaine fois que Montréal accueillera The Joy formidable, la salle sera comble.
L'avis
de la rédaction