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Crédit photo : Maude Touchette
En pleine maîtrise de ses moyens, l’impressionnant Samito est monté sur scène vers 21h pour réchauffer l’ambiance. Entre la soul et l’électro, c’est décidément un artiste à surveiller de près! Toujours sous le signe du mixage des styles, Dear Denizen a poursuivi le bal. Dans un ensemble aux tonalités post-punk, on a vogué sur des vibes planantes d’électro qui soutenaient un ample registre vocal. Pierre Kwenders nous a vraiment permis de faire de bien belles découvertes.
Pendant les prestations des ses amis, la tête d’affiche de la soirée a arpenté tranquillement la salle, appréciant leurs concerts, tout en discutant et en serrant des mains. On le voyait résolument à l’aise, amical, rassembleur. Le ton de la soirée a été ainsi donné, tous les genres se mêlaient, sur scène comme dans la salle. Il régnait une ambiance un peu peace dans la foule qui au début semblait légèrement anesthésiée par le drame. Passé 23h, Kwenders s’est coiffé de son couvre-chef, a enfilé son veston rouge puis il est monté sur scène, très attendu, majestueux.
D’entrée de jeu, il a servi les pistes les plus connues de son dernier album Le dernier empereur bantou, et Jacobus a bondi sur scène à la fin de la deuxième chanson, «Ani Kuni», accueillie avec enthousiasme par la foule. «Mardi Gras», qui l’a vite mis en vedette, a donc suivi immédiatement, avec les reels acadiens et louisiannais de la violoniste Catherine Planet, qui a joint sa musique aux rythmes irrésistibles du hit de Pierre Kwenders. On aurait souhaité une version plus longue, mais on s’est consolé rapidement sur les rythmes qui s’enchaînaient et la fête qui se poursuivait.
Au service de sa musique, Kwenders a rassemblé autour de lui des artistes portés par le même désir d’invention, de liberté et de créativité. Au détour de chaque morceau on s’est trouvé surpris puis conquis par les sons et les rythmes qui nous ont pris à bras le corps. On baignait dans la lumière de l’artiste le plus intéressant du moment sur la scène musicale world. Je pèse mes mots ici. Car on aura beau le qualifier des épithètes cool, swag, hip, Pierre Kwenders, malgré son indéniable charisme et son star quality, est bien plus qu’une attitude: c’est un artiste magistral. Entièrement habité par sa musique, il a régné sur les planches. Il faut absolument le voir sur scène pour saisir l’ampleur du phénomène et constater qu’on est pas loin du visionnaire.
Chanceux que nous sommes, il sera sur la scène du Café Campus le 21 novembre prochain et on le retrouvera ailleurs au Québec jusqu’en avril 2016. Au passage, mentionnons que le superbe graphisme des affiches du spectacle a été réalisé par le talentueux illustrateur montréalais Nik Brovkin.
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de la rédaction