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Crédit photo : Emmanuel Gagné
Encore une fois, les célébrations du Pouzza Fest étaient partout, et c’était pratiquement impossible de rester longtemps à un seul et même endroit. Que ce soit aux Foufounes Électriques, aux Katacombes, au Café Cléopâtre, au Théâtre Sainte-Catherine, au Turbo Haüs, ou au Jardin des Bières (la scène extérieure située en plein coeur de toutes ces salles), il y avait des concerts partout, en après-midi, en soirée, au petit matin, et ce, pour tous les goûts! Ska, folk, hardcore, thrash… les genres avaient tous leur place parmi le punk old school, le skate punk et le classique punk rock!
Cette année encore, nous avons décidé de vous présenter 5 groupes (on aurait pu vous présenter un top 30…) qui ont su se démarquer lors de cette récente édition. Voici nos coups de coeur de cette 9e édition du Pouzza Fest, dans le désordre, bien sûr, parce que… punk!!!
Against Me!
À peine un mois après avoir brûlé les planches des Foufounes Électriques en avril, Laura Jane Grace était de retour à Montréal, cette fois accompagnée de James, Atom et Andrew d’Against Me! en tant que tête d’affiche de la première soirée du festival. Bien entendu le parterre du Jardin était rempli à ras bord, et dès les premières notes de «True Trans Soul Rebel», il a explosé d’un seul coup!
Les sourires étaient nombreux, et les paroles chantées en coeur résonnaient au-dessus du mur de son que le groupe avait créé. La setlist était parfaite, composée de classiques comme «Thrash Unreal», «Sink, Florida, Sink», et «I Was a Teenage Anarchist», ainsi que des morceaux plus récents comme «Black Me Out», «Dead Friend», et «FUCKMYLIFE666». Une performance sans faille et généreuse de l’un des groupes les plus appréciés du punk rock.
The Lookout
Ce groupe de Montréal, qui lançait son premier album il y a sept ans déjà, nous a démontré samedi soir qu’il avait l’assurance et la fougue qui vient avec sa longue feuille de route. Mené par la chanteuse Martha, qui est une véritable bête de scène, The Lookout ont carrément mis le feu au Café Cléopâtre, de la première à la dernière chanson, en ne laissant que des cendres derrière eux.
Leur punk abrasif et lourd à saveur rock ‘n’ roll a fait le bonheur de chaque punk présent dans la salle, ce qui a donné droit à de vives réactions après chaque pièce jouée. Mention spéciale au bassiste, qui nous en a mis plein la «mâchoire», avec des riffs et solos de basse à tout casser. Ne les manquez pas au Festival ’77, vous allez comprendre pourquoi ils ont gagné le concours du groupe local qui a la chance d’être ajouté au superbe lineup de cette année.
Bad Cop / Bad Cop
Ces quatre femmes du sud de la Californie n’en sont pas à leur premier Pouzza Fest, et elles étaient attendues de pied ferme par plusieurs amateurs de punk rock classique. Depuis qu’elles ont lancé leur premier album sous Fat Wrecked Chords en 2015, elles multiplient les tournées à travers le monde, et elles sont reconnues pour donner tout un show. Elles étaient bien sûr en feu sur la scène extérieure du site vendredi soir, juste avant Against Me!, et même si la pluie a commencé à se mettre de la partie.
Chacune d’entre elles semblait visiblement heureuse d’être ici, et nous avons vraiment aimé voir leurs personnalités aux antipodes évoluer sur scène. La voix rauque et pleine d’attitude de la chanteuse et guitariste Stacey Dee, la voix plus pop et le côté enjoué de la chanteuse et guitariste Jennie Cotterill, l’attitude «dans ta face» typiquement influencée du hardcore new-yorkais de la bassiste Linh Le, ainsi que la maîtrise et l’assurance de la drummeuse Myra Gallarza, tout cela rassemblé donnait les ingrédients parfaits pour une performance dont on se souviendra longtemps!
The Anti-Queens
Stomp Records a la réputation de signer d’excellents groupes, et celui-ci est un de leurs incontournables. Elles viennent de Toronto, se décrivent comme étant «huit seins avec des instruments», et sont là pour botter des derrières à coup de botte à cap d’acier! Elles devaient d’ailleurs le faire, samedi après-midi, vers 13 h, devant plusieurs punks encore en train de se remettre de la veille, mais aussi devant plusieurs familles qui s’étaient déplacées pour le Bambino Fest (le Pouzza des tout-petits), qui débutait en avant-midi.
Tout ce beau monde semblait ravi de la performance enjouée qui s’élevait au-dessus des cris d’enfants qui dansaient ou qui couraient après des ballons. Leur musique punk aux teintes de rock ‘n’ roll et grunge était la parfaite trame sonore pour donner le coup d’envoi des festivités du Jardin des bières. Chaque pièce était envoyée avec assurance et énergie, et nous avons déjà hâte de les revoir au Festival ’77 cet été.
Bats in the Belfry
Notre horaire était chargé aux 15 minutes près chaque jour du festival, mais il faut bien se garder le meilleur pour la fin et se gâter un peu. Nous avons donc choisi de finir cette présente édition du Pouzza Fest, en beauté, avec les demoiselles de Bats in the Belfry, au Théâtre Sainte-Catherine, à minuit et demi dimanche soir. Avoir la liberté de s’assoir et de profiter d’une performance complète est devenu un luxe au Pouzza, avec la quantité de bons groupes qu’il y a à couvrir.
Nous étions donc prêts à nous faire bercer les oreilles par les voix envoûtantes des trois musiciennes de Montréal, et leur folk darkgrass unique. Cette habileté qu’elles ont de créer des mélodies à la fois percutantes et touchantes, tout en harmonisant leurs trois voix aux registres bien différents, est une expérience en soi qui est venue nous toucher droit au coeur, et ce, tout au long de leur performance. Il ne pouvait y avoir meilleure finale, et chaque personne présente dans la salle avait le même sourire de contentement dans le visage, signe que nous étions tous, au bon endroit, au bon moment.
Mentions spéciales à…
…la chanteuse qui s’est le plus démarquée du week-end grâce à sa fougue brutale inégalable: Shawna Potter de War On Women.
…la performance la plus violente: Get The Shot.
…le groupe qu’on ne se tanne jamais de revoir année après année et qu’on souhaite qu’ils reviennent encore l’an prochain: Molly Rhythm.
…la surprise du weekend: Blood People de Chicago.
…l’artiste qu’on a vue le plus souvent sur scène: Maura Weaver, qui était présente sous quatre noms différents.
…le groupe qu’on aurait aimé voir plus longtemps, mais qui jouait pas mal tard: Pale Lips.
…le groupe le plus tight musicalement: The Human Project.
…la déception du week-end: Babe Patrol qui n’a pas passé la frontière.
…et nos coups de coeur découvertes: Hipshot, The Leftovers et Lonely Whiners.