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Crédit photo : © Musée McCord/McCord Museum
Dans la dernière décennie, la mode semble être devenue un thème coqueluche de nos musées montréalais. Alors que les œuvres de Jean Paul Gaultier et d’Yves Saint-Laurent ont brillé de tous leurs feux au Musée des beaux-arts, celui de McCord avait su, en 2008, faire avancer la réflexion, de fil en aiguille, sur les manières d’aborder le corps de la femme, en passant par ses dessous, lors de l’exposition Dévoiler et dissimuler. Maintenant que ce musée historique ouvre ses portes sur une exposition de robes de mariée anciennes, on aurait pu croire que ce regard sur une institution qui s’est si profondément transformée, au Québec, aurait valu sa minute de réflexion. Mais non, les perles, les soies et les velours, pour la plupart en parfait état, ne sont rassemblés ici que pour le plaisir des yeux.
La ballade parmi ces robes et autres attirails nuptiaux fait prendre conscience que, mis à part quelques tendances un peu plus folles des années 20 et 70, et le fait que de tels joyaux de confection ne seraient pas à la portée des bourses du commun des «mortelles», les charmes des vêtements d’antan rejoignent encore, sous plusieurs points, ceux des robes d’aujourd’hui, au moment de prononcer des vœux éternels. Les explications proprement historiques se réduisent toutefois à quelques lignes de mise en contexte et aux histoires d’épousailles de jeunes nobles canadiens-français placardées un peu partout sur les murs. On y effleure, en passant, quelques détails concernant les mariages interreligieux, même dans les classes nobles, et les différences d’âges et de fortunes entre les époux, qui peuvent susciter l’étonnement, mais la réflexion n’y est pas poussée outre mesure.
Ceux qui aiment se laisser charmer par les mots prendront aussi plaisir à écouter les commentaires des dictaphones, qui expliquent, dans les deux langues officielles, l’étymologie de 63 expressions se rapportant aux couleurs, aux textures ou aux vêtements. On s’éloigne alors du thème nuptial, mais pas des terrains connus: la plupart des explications offertes se laissaient facilement deviner d’elles-mêmes.
Ce n’est donc pas au Musée McCord, cet hiver, que l’on révolutionne la roue ou le rouet, mais, comme le diraient nos grands-mères, ces souvenirs sont trop beaux pour rester toujours cachés; alors, faute de ramener le mariage en blanc à l’ordre du jour, il fallait bien s’offrir quelques autres prétextes pour les sortir des boules à mites!
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de la rédaction