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Crédit photo : Nadim Zakkour
Le jeune public conquis
En arrivant, j’ai immédiatement remarqué, à ma grande surprise, le nombre surprenant d’enfants accompagnés de leurs parents et d’adolescents en groupes, dont certains portant toujours leurs cartables, comme s’ils sortaient tout droit de l’école!
Cela m’a remis en mémoire mes premiers concerts, vers l’âge de quatorze ans, à la salle de concert Terminal Five à New York. Se trouver devant une scène pour la toute première fois était tout simplement le meilleur sentiment du monde, surtout pour voir un groupe que l’on avait seulement écouté sur son iPod jusqu’à présent (c’était une autre époque).
Mardi soir, j’ai été surprise de voir des enfants si jeunes que les t-shirts taille S ou M de BoyWithUke, achetés à l’entrée, leur allaient comme des robes, et les tuques assorties rappelaient les chapeaux des Schtroumpfs, tellement elles étaient grandes sur leurs petites têtes!
hey, nothing: une première partie aux accents indie-folk
Le concert a commencé avec le groupe indie-folk hey, nothing, formé par Tyler Mabry et Harlow Phillips. C’était leur première représentation en dehors des États-Unis, et leur enthousiasme débordant était palpable dès les premières notes.
Certaines de leurs chansons comme «i haunt ur dreams» mettent de l’avant un rythme très entraînant qui donne envie de chanter à tue-tête, ou même de les écouter en voiture lors d’un long voyage. D’autres, comme leur reprise de «Where Is My Mind» du groupe The Pixies, étaient moins dynamiques, mais m’ont tout de même impressionnée; leurs voix semblaient puissantes sur les mélodies plus tristes.
Cependant, le choix des visuels pendant leur concert m’a échappé; il s’agissait d’une image des personnages Quagmire et Peter du dessin animé Family Guy en train de jouer de la guitare autour d’un feu…
À plusieurs reprises, ils ont incité la foule à chanter avec eux et, compte tenu de la jeunesse de la majorité des personnes dans la salle, des souvenirs de colonies de vacances avec des moniteurs nous apprenant des chansons me sont revenus à l’esprit (ainsi qu’à d’autres, j’en suis sûre!)
BoyWithUke: une tempête énergétique sur scène
Enfin, BoyWithUke a fait son entrée, et le rugissement de la foule était tel, que j’en ai rarement entendu des semblables au MTELUS (comme quoi, les petits peuvent faire plus de bruit que les grands!)
Une des premières chansons qu’il a interprétées, c’est «Rockstar», dans laquelle il répète les paroles «I just wanna go back to my room». Il a électrisé la scène en dansant avec l’énergie d’un adolescent dans sa chambre, bougeant dans tous les sens et sautant comme s’il était seul au monde.
Cette énergie a rapidement gagné la foule, qui s’est mise à danser avec la même vivacité et le même enthousiasme.
Les visuels, tout au long du concert, étaient très variés, allant de graphiques de dessins animés rétro en noir et blanc à des images très lumineuses et colorées avec des lumières clignotantes, ce qui conférait à chaque titre sa propre ambiance.
J’ai particulièrement adoré danser sur «Camouflage», une chanson qui aborde les épreuves amoureuses difficiles et qui possède un rythme véritablement entraînant. «Two Moons» a également été très appréciée par le public et s’est vraiment démarquée: c’était l’une des chansons les plus rythmées de tout le concert!
Malgré son exploration des difficultés des relations amoureuses, avec cette idée de s’éprendre de quelqu’un en sachant que cela nous causera de la douleur, je me suis demandé si les jeunes de douze ans pouvaient réellement se sentir touchés par ces paroles.
Cela dit, le succès de BoyWithUke auprès de cette tranche d’âge doit être attribuable aux visuels époustouflants, au style décontracté du sweat à capuche et du masque DEL, et surtout à l’entraînante mélodie au ukulélé! En effet, les harmoniques supérieures de cet instrument expliquent son son plus «joyeux» et sont associées à des mélodies principalement entraînantes et dansantes.
La foule a sauté et dansé toute la soirée, transportée par l’énergie contagieuse de la musique.
Tout au long de la prestation, il était touchant de voir des parents heureux de partager un moment privilégié avec leurs enfants, en compagnie d’un artiste qui leur tient évidemment beaucoup à cœur. C’était également amusant de croiser le regard de certains parents qui semblaient un peu dépassés; peut-être qu’ils ne trouvaient pas la musique à leur goût, ou peut-être qu’ils étaient tout simplement un peu fatigués par l’omniprésence des lumières vives qui clignotaient durant le spectacle.
Une seconde moitié de concert en tenue légère
Ne connaissant pas très bien BoyWithUke et n’ayant jamais regardé de vidéos de ses concerts, je ne m’attendais pas à ce qu’il enlève son masque DEL, ainsi que sa chemise, pour la seconde moitié du concert (même si je comprends bien qu’avec une telle tenue et un masque lui couvrant le visage, on transpire beaucoup! Un t-shirt pourrait s’avérer préférable, en effet!)
Mais la question se pose: était-il vraiment nécessaire qu’il chante torse nu avec une vidéo de lui-même chantant également torse nu en arrière-plan?
Le concert s’est conclu avec BoyWithUke fracassant un mannequin blanc (à l’abdomen très défini) à coups de marteau et lançant les membres séparés, bras, jambes et torse, dans la foule, à la joie de plusieurs adolescentes.
Je ne connaissais pas très bien la musique de BoyWithUke avant cette soirée, mais je suis ravie de cette découverte. Assister à des concerts d’artistes que je connais peu, ou pas du tout, promet toujours des expériences mémorables et me permet d’explorer la diversité des genres musicaux et de redécouvrir sans cesse la richesse de la scène artistique montréalaise.
Sur ce, je vais demander à l’une de mes meilleures amies de m’initier au ukulélé!
La prestation de BoyWithUke en images
Par Nadim Zakkour
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