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Crédit photo : Charline Provost
Dès la fermeture des lumières, on reconnaissait déjà la silhouette élancée d’Alison Mosshart et sa tignasse blonde bleachée qui flashait dans l’obscurité, alors que son partner in crime Jamie Hince s’est avancé à son tour, s’enfilant autour de la taille l’instrument avec lequel il allait dynamiser la place. Alors que l’une tournait en rond telle une lionne en cage, affamée, l’autre s’est avancé à sa hauteur, et son premier accord nous a révélé «Heart of a Dog», la pièce qui allait ouvrir le bal. Et la magie a opéré.
Ils sont peu loquaces, même qu’ils se contentent d’un simple «Hello Montreal» ou d’un sincère «Thank you so much», toujours tout en réserve, et seulement à certains moments-clés, mais ils livrent la marchandise sans temps mort, preuve que le rock coule dans leurs veines. Et c’est probablement ce que tout bon mélomane apprécie le plus chez The Kills: cette facilité qu’ils ont à communier avec leur public uniquement avec l’énergie qu’ils dégagent, leur aura, leur prestance et leur savoir-faire.
Suite à cette entrée en matière avec le nouveau son d’Ash & Ice, «U.R.A. Fever» a, par la suite, donné le ton, The Kills dévoilant son côté tendre qu’ils allaient encore plus mettre à nue sur «Kissy Kissy». Avec la récente «Hard Habit to Break», cette fois la glace était cassée pour vrai, et Mosshart et Hince étaient parfaitement dans leur élément. Même si l’ambiance était surtout à son comble aux premiers rangs, le reste du Métropolis étant plutôt sage pour un concert rock, le courant passait bien, et c’est ça l’important.
Ils sont par moments chacun dans leur bulle, maîtrisant leur instrument toujours avec cette attitude féline, totalement en confiance, mais même à cela, ils arrivent toujours à occuper l’espace comme s’ils ne faisaient qu’un. D’ailleurs, le tandem de musiciens qui les accompagnaient en tournée se sont fait discrets tout au long de la prestation, à l’arrière-plan, l’un jouant tantôt de la basse, tantôt du clavier, l’autre s’activant avec énergie sur sa batterie, alors que les deux stars emplissaient l’espace au-devant.
Parmi les bons moments, on retient «Black Balloon» en version post-rock, le single «Doing it To Death» où Hince a prouvé qu’il était un as de la guitare, et l’envoûtante ballade «Baby Says», en souvenir de la belle année de Blood Pressures. Tout juste avant le rappel, «Pots and Pans» suivie de «Monkey 23» ont réellement fait bonne figure auprès des spectateurs, Jamie Hince s’enfilant son bottleneck pour y aller d’une passe lap-steel guitar qu’il allait poursuivre avec un pied de micro. Impressionnant d’audace et d’inventivité!
Dix-huit chansons plus tard, avec unb généreux rappel de quatre morceaux, The Kills faisaient ses adieux avec force «Thank you» à un public clairement satisfait par la prestation offerte, et avec raison.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Heart of a Dog
2. U.R.A. Fever
3. Kissy Kissy
4. Hard Habit to Break
5. Impossible Tracks
6. Black Balloon
7. Doing it To Death
8. Baby Says
9. Dead Road 7
10. Tape Song
11. Echo Home
12. Whirling Eye
13. Pots and Pans
14. Monkey 23
Rappel
15. That Love
16. Siberian Nights
17. Last Day of Magic
18. Fried My Little Brains