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Crédit photo : Mathieu Pothier
Alegría est un spectacle signature du Cirque du Soleil qui a été mis en scène pour la première fois en 1994. À cette époque pas si lointaine, la mise en scène avait été réalisée par Franco Dragone, alors que la composition musicale qui nous fait encore rêver aujourd’hui est l’œuvre de René Dupéré.
Aujourd’hui, ce spectacle évènement renaît grâce à sa valeur intrinsèque, car Alegría est un cri de changement et d’évolution dans l’humanité. Cette fois, c’est le metteur en scène Jean-Guy Legault qui nous transmet l’ADN de ce royaume, avec le bon travail de Daniel Ross à la direction artistique, Dominique Lemieux aux costumes, et Jean-Phi Goncalves à la bande-son.
Également, il convient de souligner le travail magistral des techniciens et artistes qui nous prennent par la main pour nous amener dans cet univers rempli de résilience et d’espoir.
Alegría: un cri de joie
Les quatre mâts qui tiennent le cœur de la scène du grand chapiteau nous immergent dans un magnifique royaume où habitent des personnages colorés et emblématiques. Au centre de cet univers, on aperçoit un flambeau qui représente le pouvoir. On ressent une curiosité de voir ce qui va se produire devant nos yeux, lorsque soudainement une chanteuse vêtue en noire et une autre en blanc captivent rapidement nos sens en nous procurant des frissons d’excitation. Accompagnées d’extraordinaires musiciens, elles nous racontent l’histoire d’Alegría.
Monsieur Fleur, un être maladroit et coquin, fait son apparition; il prend le flambeau et se présente comme légitime successeur du trône. Les clowns apparaissent alors sur la scène et interagissent avec tous les personnages du royaume. La musique prend de l’ampleur et ajoute une ambiance mystérieuse qui culmine avec l’apparition des aristocrates qui, rapidement, prennent le contrôle du royaume. Ces derniers s’imposent avec un spectaculaire numéro d’acro pôles à couper le souffle. On y voit leurs visages qui expriment la force et le pouvoir.
Par la suite, un Bronx (personnage qui bouscule l’ordre du royaume) arrive avec une impressionnante roue croisée. Il se lance vers l’avant et vers l’arrière, et nous intrigue avec son mouvement de va-et-vient qui nous fait penser à ce basculement humain de pensées qui existe dans notre société. Ensuite, un duo de trapèze acrobatique s’installe au centre de la scène et est accompagné d’un chant en espagnol interprété par la talentueuse chanteuse toute de blanc vêtue, qui nous invite à voyager loin dans ce royaume. Il y a alors un sentiment de liberté et d’amour pur qui s’installe dans le chapiteau.
Cette beauté se transforme en lumière grâce à la vigoureuse performance d’un Bronx qui danse avec le feu. À ce moment, on sent que l’on peut vivre la vivacité, l’excitation et l’allégresse de la vie elle-même. On peut ressentir que ce Bronx prend le pouvoir du royaume à travers le feu; il le manipule avec les doigts, avec les mains, avec sa bouche et même avec ses pieds. Il prend le contrôle du feu, de son corps et du royaume.
Cette luminosité se transforme en tempête et, grâce aux clowns, nous pouvons revivre une histoire d’amour signée Slava.
Après la tempête, la gaieté s’installe
Sur une délicate couche de neige, un Bronx et un ange s’envolent au son de la chanson Alegría. Un doux vent rempli d’espoir souffle dans le chapiteau. On est ébloui par la beauté de ce numéro, qui nous rappelle que la noblesse de l’humanité existe encore. Ces personnages partent pour laisser la place à un formidable numéro de cerceaux qui est exécuté par une Bronx (une artiste présente dès le début d’Alegría) exhibant alors son talent aux habitants du royaume.
Après cette belle performance, on peut apprécier les nymphes (personnages qui incarnent la jeunesse), qui évoquent l’équilibre à travers un impressionnant numéro de main à main. L’intensité du spectacle est alors à son apogée et se termine sur une magnifique performance de barres aériennes, exécutée par les Bronx et des anges. On les voit s’envoler dans le chapiteau et on ressent un sentiment d’espoir, de noblesse et de paix. Le royaume d’Alegría se reconstruit!
Il y a eu beaucoup de changements depuis vingt-cinq ans, autant dans la vie du cirque que dans les arts, mais ce qui ne change pas, c’est le message d’Alegría: la lutte de pouvoir et l’espoir, le bien et le mal, et le désir d’un monde meilleur…
Alegría un spectacle à ne pas manquer. C’est un cri de joie qui sera toujours vivant!
L'avis
de la rédaction