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Crédit photo : Robert Schroeder
Tout a commencé lorsque trois membres de Feu! Chatterton se sont rencontrés au lycée. Le chanteur Arthur écrivait les textes pour les compositions de Clément (guitariste) et de Sébastien (claviériste), qui ont multiplié les expériences et les projets jazz-funk, slam ou rock. En 2011, le batteur Raphaël et le bassiste Antoine rejoignent et complètent la formation.
Le groupe porte un attachement à un certain classicisme, car ce dernier use des vers de Baudelaire ou d’Aragon dans ses créations. Ils se caractérisent par leur rock littéraire, et réussissent, tout comme Bashung, à chanter de la poésie de façon très musicale. Autre caractéristique de Feu! Chatterton: l’attitude dandy du charismatique chanteur Arthur. Il joue au jeune homme élégant et désinvolte avec sa moustache soignée, son complet trois-pièces et ses airs maniérés, tout en revendiquant son attachement à la poésie. On le croirait tout droit sorti d’une autre époque.
La pièce «Côte Concorde», qui évoque le naufrage du Concordia, est une chanson magistrale qui nous rappelle l’intense Jacques Brel. Elle dégage une tristesse tout au long que le chanteur répète ce refrain poignant: «Du ciel tombent des cordes, faut-il y grimper ou s’y pendre? Sur le pont du Côte Concorde, cinq étoiles dans la nuit sont mortes». Les guitares, qui évoquent la mer et le naufrage, nous interpellent. Les musiciens sont au service du texte, car on les sent soudés au chanteur.
«La Malinche», avec son air entraînant quasi disco inspiré de LCD Soundsystem, se distingue bien sur le EP. Le clip a d’ailleurs connu une belle popularité sur le Web. «À l’aube» est une chanson où le chanteur récite davantage son texte comme un chansonnier, celle-ci est alors un peu plus difficile d’écoute.
Le quintette au style unique est la révélation française de l’année et il est prédestiné à une belle carrière puisqu’il impressionne avec son univers d’un romantisme littéraire. Et vous, qu’en pensez-vous?
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de la rédaction