MusiqueLa petite anecdote de
Crédit photo : Hamza Abouelouafaa
Salut la gang de la Bible,
J’ai une anecdote assez forte en émotions par rapport à ma chanson Minivan (premier single de mon album à venir). Héhé!
Comme ben des gens le savent, vivre de son art, c’est un art en soi. J’ai fait des études en métallurgie, pis j’ai travaillé là-dedans six petits mois de ma vie (juste assez pour cracher noir le soir en revenant de l’usine).
J’ai osé affronter ma timidité pour la première fois et monter sur les planches pour jouer deux compos devant une école au complet, sur le tard, peu avant mon cours en métallurgie. Même si j’étais déjà addict à la création de chansons depuis que je sais écrire des phrases presque complètes, là, je venais de pogner mon deux minutes.
J’étais accro et j’allais tout faire pour que ça continue! J’me souviens, à la première journée de mon DEP en soudage, de m’être dit: «Bon! Tough jusqu’au bout de la formation, mais c’est pas ton plan A, ni ton B, ni ton C. Oublie les préjugés de peureux de région, pis fais tout pour faire de la musique».
Le temps est passé et, après des années, des open mics, une job d’adulte pendant six mois (que j’ai lâchée parce que j’avais été pris à l’École nationale de la chanson de Granby), de nombreux concours et, par la suite, la sortie de mon premier EP, j’étais rendu à écrire des tounes pour mon premier album.
Si on revient un peu en arrière, ça faisait six ans que j’avais les revenus d’un étudiant dans une vie de Montréalais, donc j’avais pas d’auto et pas souvent à faire en région, à part peut-être voir ma famille aux deux ans. C’était tellement triste.
Pis là est arrivé le moment clé de ma vie en musique. Mon premier EP, sorti quelques mois avant, a commencé à tourner sur les radios satellites et à me faire gagner de l’argent, genre un peu plus que toutes les jobs dures et plates sous-payées que j’avais eues. Haha!
Tout juste deux mois avant ça, j’avais dû aller faire quelques heures dans une épicerie pour survivre. C’est moins glorieux devant les ami•e•s de ton âge qui te parlent de comment s’est passé l’achat de leur maison et des coûts de l’école privée de leurs deux plus jeunes.
Bref, je commençais à toucher un salaire «normal» avec seulement la musique, MA MUSIQUE. Genre, assez pour payer mon loyer, ma bouffe pis acheter un char usagé. Oh yes!
Après sept ans sans véhicule, j’ai entamé le magasinage d’une belle bagnole familiale (j’ai pas d’enfant, mais j’ai beaucoup de guitares).
J’en ai trouvé une à mon goût pis je l’ai achetée.
Genre que je suis devenu émotif! Je bouillais de joie en dedans de moi, je rêvais déjà de me claquer les trois heures de route pis d’aller faire un câlin à ma mère. Bref, je tenais pu en place dans mon appart, alors j’ai pris ma guitare pis j’ai strummé les trois accords les plus faciles au monde, à fond la caisse, et j’ai improvisé des paroles.
C’est là que le refrain actuel de ma toune «Minivan» est né live. C’est sorti mot pour mot comme on peut l’entendre aujourd’hui.
Toujours sur mon gros gros high, je le répétais none stop en me disant: «Ben voyons, c’est tellement cave, mais tellement l’fun à chanter, faut que je trouve des couplets». Donc, j’ai composé la musique de la toune au complet, avec mon refrain déjà existant et des couplets encore sans paroles et sans mélodie.
J’ai enregistré ça en maquette, pis là, je cherchais la mélodie des couplets. J’me cassais la tête à essayer de mettre autant d’intensité que dans les refrains, pis ça marchait pas. Pis là, j’ai eu un flash des plus caves au monde. J’ai pensé au vieux truc viral, là! Le «LQJR song, oh my God!».
J’ai été écouter pis je me suis dit: «Ouin! M’a faire ça dans c’t’angle-là!»: le plus vedge et monotone possible. Pis, j’ai commencé à freestyle des paroles qui, dans mon film mental, étaient moi qui attendais un ami dans un parking. Tout ça s’est fait en une journée, haha!
Le lendemain, j’avais ma van pis ma nouvelle toune. Une toune qui est sans grande poésie ou paroles intelligentes mais, pour moi, cette toune-là est synonyme de la journée où j’ai réalisé que j’allais pouvoir enfin aller voir ma mère et toute ma famille bientôt.
Et ce, aussi souvent que j’allais le vouloir!
Ça marquait aussi le début d’être capable de vivre de ma musique, sans job que j’aime pas faire juste en attendant.
Et voilà! Fin de l’anecdote.