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Crédit photo : Super 8 Éditions
Il ne faut guère plus qu’une dizaine de pages pour réaliser dans quelle sorte d’histoire Cantero souhaite nous plonger. Avec ce ton très british qui nous donne l’impression d’être au tournant du XIXe siècle, alors que le récit présent se passe en 1995 (!), on tente dès lors d’oublier ce détail qui nous chicote pour se concentrer sur ce qui se déroule sous nos yeux. Très vite, on fait la connaissance de A., un protagoniste de 23 ans qui va nous accompagner jusqu’à la fin de l’histoire, puisque sa compagne, ou sœur ou amie intime, ce détail n’est pas clair, est muette mais fort efficace sur le gribouillage; voilà pourquoi il y a tant de dialogues en italique, c’est parce qu’elle et A. échangent de la parole à l’écrit, l’auteur profitant de ce handicap pour bonifier son récit d’une pluralité de formes narratives, dont on finit bien vite par se lasser, cela dit.
Et à quoi rime toute cette histoire de fantôme, car c’est bel et bien à une histoire de fantôme à laquelle nous avons le droit! Ayant hérité de la demeure ancestrale d’un vieil oncle décédé ou, devrais-je dire, défenestré le jour de son cinquantième anniversaire, A. y emménage sur un coup de tête, avec cette compagne qui ne le lâche pas d’une semelle, façon André et Nicole dans L’Hiver de force. Mais ici, nous sommes bien loin du drame imaginé par Ducharme, puisqu’Edgar Cantero nous transporte à Point Bless, en Virginie, au 1, Axton Road. Ainsi, à travers tout ce fatras de journaux personnels, lettres et documents à première vue ultra-secrets, A. et son amie vont vite se plonger dans une chasse au trésor, tentant de décoder les messages secrets contenus dans des lettres d’un clan mystérieux duquel aurait fait parti Ambrose Wells, l’oncle disparu.
Le monde caché d’Axton Road reste un bel exercice de style, mais pour ceux qui recherchent l’épouvante au fil des pages, vous allez certainement l’attendre longtemps. Ne vous imaginez pas dans Crimson Creak ou autre histoire à donner le frisson, puisqu’ici on suit plutôt l’intrépidité de deux jeunes qui, pour combler l’ennui, s’embarquent dans une aventure épistolaire pour comprendre ce qui a bien pu pousser l’oncle d’A. à s’enlever la vie le jour même de son anniversaire. Loin d’un Da Vinci Code, ce premier roman reste un bel essai, mais l’histoire aurait gagné à mettre de l’avant un suspense mieux ficelé plutôt qu’être sans cesse interrompu par des formules narratives qui finissent, au final, par nous ennuyer ferme.
«Le monde caché d’Axton Road» d’Edgar Cantero, Super 8 Éditions, 552 pages, 15,95 $.
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de la rédaction