LittératureRomans québécois
Crédit photo : Alire
Avec une feuille de route plutôt impressionnante, Jean-Jacques Pelletier n’en ait définitivement pas à ses premières armes en matière de thrillers. Après L’homme trafiqué (1987), La femme trop tard (1994), Blunt – Les treize derniers jours (1996) et sa célèbre tétralogie Les Gestionnaires de l’apocalypse (1998-2009), une fresque qui mettait d’ailleurs en scène l’inspecteur Théberge, protagoniste de retour dans Les visages de l’humanité, l’écrivain récidive avec un roman complexe où les rebondissements et les personnages sont aussi nombreux qu’une portée de termites.
Jean-Jacques Pelletier est un vrai touche-à-tout, un curieux de nature qui se passionne pour à peu près tous les sujets chauds: mondialisation des mafias et de l’économie, évolution des médias, troubles de la personnalité, gestion financière et progrès scientifiques. Cet ex-professeur de philosophie au cégep de Lévis-Lauzon possède en effet une connaissance de la nature humaine et de la société qui dépasse l’entendement. Mais le hic, c’est que l’information présentée est dense, parfois trop condensée même, ce qui résulte d’un thriller étourdissant qui nous oblige à relire certains passages pour s’assurer d’avoir bien compris tous les enjeux.
Pour ceux qui n’ont jamais véritablement baignés dans l’univers haletant des thrillers, lire Jean-Jacques Pelletier peut s’avérer une activité qui n’est pas de tout repos. Les personnages dans Les visages de l’humanité sont très nombreux, et c’est la raison pour laquelle il est si dur de s’y attacher et de savoir qui fait quoi. En même temps, l’intrigue, ficelée tel un tour de magie d’un illusionniste, est tellement bien présentée que ce léger détail s’oublie assez rapidement.
Jean-Jacques Pelletier est un grand écrivain qui peut faire penser à un professeur d’université: son intelligence est incontestable, par contre, sa démarche pédagogique mériterait d’être un peu moins rigoureuse pour plaire à un plus vaste auditoire. À lire, donc, attentivement et tranquillement, dans un lieu reposant exempt de bruit et d’agitation.
L'avis
de la rédaction