LittératureDans la tête de

«Dans la tête de…» Lisa Gardner, auteure de bestsellers américains

L’une des grandes dames du roman policier américain

Publié le 7 novembre 2018 par Éric Dumais

Crédit photo : www.lisagardner.com et Phil Brick

Je me suis glissé dans la tête de l’auteure Lisa Gardner avec Arrêtez-moi, en 2014, alors que la reine du roman policier en avait fait paraître six autres, précédemment, en raison d’un par année depuis Disparue, en 2008. Je me souviens encore, alors que je tenais le livre entre mes mains en librairie, avoir été scotché sur la question fatidique figurant sur le quatrième de couverture. Tellement que je m’en rappelle encore par cœur aujourd’hui: «Que feriez-vous si vous connaissiez le jour et l’heure exacts de votre mort?» Tiens, tiens… je tenais là un thriller pour le moins intrigant. C’est ainsi que je mis les pieds pour la première fois – et à nouveau plus tard, avec Famille parfaite (2015) et Le saut de l’ange (2016) – dans l’univers de celle qui a vendu à ce jour plus de 22 millions d’exemplaires de ses romans à travers le monde.

Une reine du thriller en devenir

Fait cocasse, Lisa Gardner travaillait en restauration avant d’être l’une des écrivaines de romans à suspense les plus lues aux États-Unis. Sur son site officiel, on raconte même que c’est après s’être flambé à maintes reprises les cheveux en cuisine qu’elle a décidé que c’en était assez des ratés culinaires et qu’il était grand temps de se concentrer à un métier plus sécuritaire pour elle. C’est sur l’écriture qu’elle a jeté son dévolu et force est d’admettre qu’elle y était prédestinée, puisqu’elle a écrit à ce jour onze romans traduits en langue française, pour la plupart édités chez Albin Michel, et c’est sans compter ses autres livres jamais traduits et ses recueils de nouvelles.

C’est donc en 2008 que Lisa Gardner lève le voile sur l’un de ses premiers romans, Disparue, un thriller haletant et glaçant dans lequel elle s’immisce dans la peau d’un serial killer ayant kidnappé une femme. Cette dernière, c’est Rainie, une avocate au passé trouble, qui a connu des hauts et des bas – notamment les travers de l’alcoolisme, et qui vit désormais seule, en recluse. Son ex-mari, Pierce Quincy, sollicitera sa fille, Kimberly Quincy, une star montante au FBI, pour remonter la trace jusqu’à son ex-femme et mettre derrière les barreaux celui qui lui veut du mal et qui fait chanter la police avec une demande de rançon en argent. Un premier roman, et déjà un succès populaire. Il faut le faire!

Extrait: «Elle fait encore ce rêve. Elle ne veut pas. Elle se débat dans les draps, rejette la tête en arrière, s’efforce d’empêcher le personnage qu’elle est en rêve de gravir cet escalier, d’ouvrir cette porte, d’entrer dans ces ténèbres. Elle se réveille, un hurlement ravalé dans la gorge, et ses yeux exorbités voient encore des choses qu’elle refuse de voir. La réalité refait lentement surface à mesure qu’elle prend conscience des murs badigeonnés de gris, des fenêtres aux yeux noirs, du côté vide du lit.»

Réglée comme une horloge…

Lisa Gardner allait, depuis cette année-là, garder la cadence et offrir à ses lecteurs un nouveau roman policier par an, réussissant presque à tous les coups la prouesse de surpasser le précédent en termes d’intérêt et de frissons. Bien joué, quand même. C’est ainsi qu’avec les livres suivants, et la liste est non exhaustive, Sauver sa peau, La maison d’à côté, Derniers adieux, Les morsures du passé, Preuves d’amour, Arrêtez-moi, Famille parfaite, Le saut de l’ange et Lumière noire, l’auteure, qui a grandi à Hillsboro, dans l’Oregon, allait devenir l’une des grandes dames du roman policier aux États-Unis, en plus d’être traduite dans 30 pays.