«Croisée des mots avec…» Daniel Marchildon, coauteur du roman «L’étonnant cas de Nico»

Daniel, c’est un plaisir de reprendre contact avec vous! Lors de notre première entrevue publiée en mars dernier, on vous présentait comme un auteur «qui a des idées à revendre», et on ne s’est pas trompé: prolifique comme vous l’êtes, vous avez publié, depuis, L’étonnant cas de Nico en collaboration avec l’auteure franco-ontarienne Micheline Marchand. Dans cette histoire mi-comique, mi-tragique, on suit le parcours de Nico Longlade, un Métis des Grands Lacs âgé de 17 ans dont l’impulsivité va lui être fatale. D’où vous est venue l’inspiration pour cette fiction, et qu’est-ce qui vous a motivé à l’écrire en tandem?

«Je suis heureux d’être de nouveau sur cette sellette “internetique”! Ma conjointe Micheline et moi avons souvent des échanges d’idées d’histoires potentielles (surtout à l’heure de l’apéro, va savoir pourquoi).»

«L’idée de faire voyager un personnage à travers des sites historiques et des parcs nationaux du Canada revenait souvent, sans que l’on trouve le moyen idéal pour la réaliser. Et puis, un jour, l’inspiration nous est tombée dessus: un tribunal de l’au-delà, où un défunt serait condamné à visiter ces lieux enchanteurs — mais pas pour le plaisir ! Cette aventure littéraire nous semblait bien trop originale et captivante pour que l’un de nous en garde l’exclusivité. Alors, nous avons décidé de nous y lancer ensemble.»

«Nos méthodes de travail et style d’écriture sont très différents, mais pas totalement incompatibles. La preuve: on a terminé le roman et nous sommes toujours ensemble. Nous souhaitons que le public lecteur sera aussi étonné du résultat que nous.»

«Visionner notre courte vidéo de lancement dans un cimetière vous donnera le ton (et peut-être le fou rire!)»

Le vendredi 15 novembre, de midi à 13 h – ou de 18 h à 19 h pour la France –, vous avez été invité à participer à la toute première Croisée des mots de cette 7^e saison, animée par Hugues Beaudoin-Dumouchel et organisée par l’AAOF et ses partenaires. Pour cette causerie littéraire gratuite, vous avez été jumelé avec l’auteure française Marie Dô pour aborder ce thème captivant: «Découvrir et forger ses valeurs à l’adolescence pour devenir la meilleure version de soi-même». Cette nouveauté de cette année piquera assurément au vif la curiosité de nos lecteurs et lectrices, ça ne fait aucun doute! On est curieux: en quoi cette thématique fait vibrer une corde sensible chez vous?

«Cette thématique recoupe un de mes objectifs quand j’écris pour les jeunes: ne pas faire de la morale, mais cheminer avec le personnage et le lecteur. J’espère ainsi donner l’occasion au lecteur de poser un regard sur un autre, ce qui l’amènera peut-être à se contempler soi-même.»

«Bref, j’essaye de créer une trajectoire qui nous aiguille vers l’autre et ce qu’il peut nous apprendre, que ce soit bon ou mauvais. “Donnez-moi un enfant jusqu’à ce qu’il ait sept ans et je vous donnerai l’Homme” Je crois à cette réflexion attribuée au jésuite Francis Xavier. Or, même si notre caractère est déjà formé avant l’adolescence, c’est souvent à cet âge qu’on décide dans quelle direction notre mécanique personnelle va nous entraîner. Ainsi, on se dirige, sans doute avec beaucoup de soubresauts, vers ce que l’on croit être la meilleure version de soi-même.»

«Même si on ne parvient pas à la version rêvée (je pense que c’est rarement le cas), le fait d’y aspirer nous incite à être une meilleure personne, plus complète.»

Vous qui avez lu le roman de Marie Dô, intitulé Fais danser la poussière (PLON), pouvez-vous nous révéler, sans trop gâcher la surprise bien sûr, ce qui a éveillé vos sens lors de votre lecture?

«Le personnage principal, Maya, vit une quête d’identité qui passe par de multiples facettes aussi problématiques les unes que les autres. Il y a la recherche de soi commune à tout le monde, mais son cas présente une dimension raciale, une dysfonctionnalité familiale hors du commun, l’apprentissage d’une passion et d’un monde artistique très particulier, la danse contemporaine et, enfin, la quête de découvrir son père. Elle doit aussi composer avec une succession d’événements tragiques.»

«La voix complexe de Maya nous parle au fil de plusieurs années, soit de l’enfance jusqu’à l’âge de jeune adulte, au cours d’une odyssée captivante.»

«Suivre les défis uniques que relève Maya en même temps que sa relation profonde mais trouble, avec sa mère, ne nous laisse pas indifférents.»

Il n’y a pas à dire: c’est une chance inouïe qu’on ait accès, gratuitement en plus!, à ces Croisées des mots, car cette rencontre virtuelle est l’occasion rêvée, pendant une heure, de rassembler des auteurs de la francophonie – et leurs fidèles lecteurs –, pour engager un dialogue passionnant et enrichissant autour de notre littérature, de notre culture, de nos valeurs. Qu’aimeriez-vous dire à nos lecteurs et lectrices pour les inciter à ne pas manquer ce rendez-vous?

«C’est une rencontre hors des chemins battus qui illustrera comment deux histoires palpitantes, mais très différentes, peuvent susciter des réflexions analogues.»

«J’espère que cet échange poussera les gens qui y assistent à s’interroger, à se demander s’ils sont devenus la meilleure version d’eux-mêmes. Si ce n’est pas le cas, il n’est jamais trop tard pour bien faire! Nous proposerons sans doute des aspects à considérer pour se pencher sur cette question. D’ailleurs, le public aura l’occasion de poser des questions aussi. (Je répondrai honnêtement si on me demande si je suis devenu la meilleure version de moi-même!)»

«Ce sera aussi une belle occasion de connaître une écrivaine française avec un parcours unique. De mon côté, je verrai si je peux réussir à maîtriser mon penchant à l’autodérision pour ne pas ternir une image déjà pas reluisante. (Ah! je viens de le faire encore.)»

Daniel Marchildon (Ontario) et Marie Dô (France). Photo: Gracieuseté

Une chose est sûre, cette version revampée de la Croisée des mots donnera à coup sûr un échange passionnant pour ceux et celles qui prendront part à cette rencontre qu’on pourrait qualifier «d’improbable». De fait, auriez-vous pensé, un jour, avoir la chance de discuter en direct, devant un public, avec une auteure française? Dites-nous donc ce que vous espérez recueillir de cet échange virtuel!

«J’ai eu l’occasion de rencontrer des auteurs français, notamment en 2015 lors du projet de roman collectif en 24 heures, Sur les traces de Champlain. Rencontrer des collègues, peu importe s’ils viennent d’horizons différents ou semblables, est toujours stimulant.»

«Marie Dô a connu un succès dont je ne peux que rêver. Fais danser la poussière a été adapté en film, qui a profité d’une diffusion vue par six millions de téléspectateurs. Alors j’ai hâte d’en apprendre plus sur ses expériences et de voir son regard sur L’étonnant cas de Nico.»

«Aussi, je suis curieux de découvrir qui participera à cette rencontre. Il risque d’y avoir des gens qui entendront mon nom pour la première fois. Et j’espère que, si j’évite de faire trop de bafouilles, ils voudront bien l’entendre de nouveau et aussi me lire, que ce soit mes œuvres destinées aux jeunes ou celles pour les adultes.»

Chers lecteurs, ne ratez pas la première Croisée des mots de cette 7^e saison qui se tiendra le vendredi 15 novembre de midi à 13 h avec Daniel Marchildon et Marie Dô, qui répondront en direct aux questions de l’animateur Hugues Beaudoin-Dumouchel – et les vôtres, pourquoi pas! – lors d’une causerie littéraire gratuite et accessible par Zoom. L’inscription est obligatoire, alors assurez-vous de réserver votre place dès maintenant en cliquant ici!

*Cet article a été produit en collaboration avec l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF).