Théâtre
Crédit photo : Tous droits réservés (en couverture: Cinq à Sept à ESPACE GO)
17. «Simone et le Whole Shebang», Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier, du 5 au 23 avril 2016
Simone, 75 ans, est déracinée par sa fille, qui la fait déménager en Alberta, pour être plus près d’elle. Dans un centre de personnes «inutiles», Simone rencontre Jessy, un vieux cowboy édenté qui chante de vieilles chansons de Hank Williams et qui n’a d’abord rien pour lui plaire. Mais ce cowboy solitaire ne se laissera pas pourrir dans ce centre, et entraînera Simone et sa fille dans une aventure où tout est soudainement possible, bouleversant la vie des deux femmes, pour le mieux.
Eugénie Beaudry a une bonne feuille de route, ayant autant travaillé avec Dave St-Pierre que créé des costumes, écrit des pièces ou assuré des mises en scène, sans compter son travail en cinéma et à la télé, là où elle a joué aux côtés de Robin-Joël Cool (Belle-Baie), l’un des interprètes de Simone et le Whole Shebang.
Je trouve que l’idée derrière cette pièce contient une belle folie et j’ai bien envie de m’évader avec Simone et Jessy, d’autant plus que la distribution, complétée par Vincent Bilodeau et Louise Bombardier, a de quoi interpeller, et qu’on a confié la mise en scène à Jean-Simon Traversy (Constellations et Les Flâneurs célestres, tous les deux à La Licorne).
Texte d’Eugénie Beaudry, mise en scène de Jean-Simon Traversy.
18. «Encore une fois, si vous permettez», Duceppe, du 6 avril au 14 mai 2016
Michel Tremblay est un auteur immense, et il fera enfin changement de voir au théâtre autre chose que ses fameuses Belles-Sœurs et son Chant de Sainte Carmen de la Main, dont on a tant parlé ces dernières années (avec raison, tout de même). Il sera bon, aussi, de voir Tremblay dans un autre registre, moins dans la revendication et le propos social, mais plutôt dans la douceur et l’intimité d’une relation mère-fils.
Largement autobiographique, Encore une fois, si vous permettez n’en est pas à sa première adaptation théâtrale, ayant été présenté en 2006 au Théâtre d’Aujourd’hui, mais de voir cette fois-ci Nana, la mère de l’auteur, sous les traits de Guylaine Tremblay, sa Rose Ouimet des Belles-Sœurs, ne sera certainement pas négligeable.
Avec Henri Chassé pour interpréter le fils dans ces cinq tableaux étalés sur dix ans, la pièce saura à coup sûr émouvoir en nous laissant entrer dans l’intimité des querelles, des discussions et des fous rires toujours pleins d’affections entre un fils et sa mère.
Texte de Michel Tremblay, mise en scène de Michel Poirier.
19. «Photosensibles», Théâtre Prospero, du 6 au 23 avril 2016
On voit beaucoup de photos dans une journée, car tout moment est maintenant capturé. Certaines sont relayées en quelques clics à travers le monde. Certaines font rêver, d’autres émeuvent, choquent ou font pitié. Le collectif composé de Véronique Côté, Jean-Philippe Lehoux, Roxanne Bouchard, Gilles Poulin-Denis, Jean-Michel Girouard et Maxime Robin, eux, en ont sélectionné cinq; cinq photographies emblématiques du XXIe siècle, qu’on connait, mais dont on ne connait pas nécessairement l’histoire. Ces cinq photos ne sont qu’un échantillon, et pourtant, elles risquent de constituer un portrait assez révélateur de notre société.
Je trouve le concept de ce collectif très intéressant et prometteur; de porter un regard lucide sur notre société où on photographie, enregistre et répertorie tout, alors que les mémoires humaines, elles, se détériorent et ne retiennent plus rien.
Texte collectif de Véronique Côté, Jean-Philippe Lehoux, Roxanne Bouchard, Gilles Poulin-Denis, Jean-Michel Girouard et Maxime Robin.
20. «Aller-retour», Théâtre de Quat’Sous, du 12 au 14 mai 2016
Il faut un certain courage pour se lancer dans un solo; tout comme il en faut pour revenir sur des lieux qu’on a quittés brusquement 20 ans plus tôt et affronter ce qu’on avait laissé sans cérémonie. C’est dans ce retour aux sources que plongera Martine Francke au printemps prochain, incarnant Élodie, une femme mystérieuse qui se fait rattraper par son passé et qui revient dans la Petite-Italie pour faire face aux conséquences de sa fuite et à sa peur de la mort.
Abordant l’importance des saveurs et des senteurs dans les souvenirs, Aller-retour nous fera faire au détour un vrai pèlerinage dans ce quartier gourmand de Montréal, en mettant l’accent sur la puissance de la gastronomie pour raviver la mémoire. Dirigée par son conjoint André Robitaille, la comédienne, aussi auteure du spectacle, risque fort bien d’offrir une prestation touchante, et j’ai bien envie de faire ce voyage gastronomique à ses côtés.
Texte et interprétation de Martine Francke, mise en scène d’André Robitaille.