Théâtre
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Octobre
La mort d’un commis voyageur – Théâtre du Rideau Vert – du 3 octobre au 4 novembre
Il est indéniable que Marc Messier possède une expérience de scène hors du commun, mais après 38 ans de représentations de Broue, il sera des plus intéressants d’enfin le voir dans un autre grand rôle – dramatique, de surcroît –, sur les planches. Et aux côtés des remarquables Éric Bruneau et Mikhaïl Ahooja, il saura certainement bien personnifier le héros de cette pièce-phare de l’auteur américain Arthur Miller, qui cernait à merveille la jeune génération d’après-guerre, tout en critiquant habilement le capitalisme et en abordant les relations père-fils.
Metteur en scène dont la réputation n’est plus à faire, Serge Denoncourt poursuit son exploration des grandes œuvres américaines, avec ce récit d’un commis voyageur vieillissant, au bout du rouleau, qui se parle de plus en plus souvent seul et qui n’a plus la force de prendre la route. Se perdant dans ses souvenirs et dans ses désirs malsains de voir ses fils Biff et Happy réussir leur vie et avoir autant d’ambition que lui en a eu, Willy Loman devra faire face à la réalité, surtout lorsque son plus vieux fils viendra les visiter, ce qui accentuera les reproches du père et mènera à une tension palpable où tout est prêt à exploser. (ACD)
Texte d’Arthur Miller, traduite et mise en scène par Serge Denoncourt.
Last Night I dreamt that somebody loved me – Usine C – du 10 au 21 octobre
Faisant directement référence à la chanson du même titre du groupe de brit-pop The Smiths, cette production originale cherche à établir un lien entre des réflexions psychologiques et les chansons pop du groupe, mais aussi de la légende de la chanson Shirley Bassey, en interrogeant les rapports entre la culture du narcissisme et la quête du bonheur. Partition pour un seul acteur, mais aussi quatre danseurs et un chien, cette création d’Angela Konrad a bien de quoi intriguer, surtout en considérant le succès de ses précédentes productions, dont l’encensé Macbeth présenté deux années à guichets fermés.
C’est à Éric Bernier qu’on a confié le rôle de cet homme qui cherche l’amour, mais qui finit par s’acheter un chien, faute de mieux. En bon philosophe, c’est l’animal qui révèlera la vérité à l’homme au sujet du fonctionnement de sa psyché et du rôle de la musique dans sa névrose. (ACD)
Texte de mise en scène d’Angela Konrad, d’après Alain Badiou, Alain Ehrenberg, Sigmund Freud, Christopher Lasch et Bernhard Stiegler.
Hôtel-Dieu – Théâtre Le Périscope – du 10 au 28 octobre
Après le succès du NoShow, le collectif Nous Sommes ici revient avec un nouveau concept original en plongeant dans le théâtre documentaire. C’est à des non-acteurs, cette fois-ci, que la tâche a été confiée d’échanger avec le public au sujet de souffrances et de petits désagréments et soucis observés dans la vie courante. Ou plutôt à des spécialistes de la souffrance: infirmières aux soins palliatifs, survivants du suicide d’un proche et malades chroniques, notamment, livreront leur témoignage et leur histoire entre autres au sujet du deuil et des rituels, afin de tenter de trouver un sens à la souffrance.
Cette pièce singulière a été inspirée par une observation personnelle d’Alexandre Fecteau, idéateur et metteur en scène du spectacle, à propos de notre souffrance et que, peu importe sa nature, nous l’échangerions rarement pour celle d’un autre. C’est donc en collectivité, le public avec de vrais témoins de la souffrance, qu’on est invités à réfléchir à ce qu’il y a de plus exigeant dans l’existence humaine, et ça, c’est à la fois beau et porteur d’espoir. (ACD)
Texte d’Alexandre Fecteau avec la collaboration des experts, mise en scène d’Alexandre Fecteau.