Osheaga 2016, jour 1: Red Hot Chili Peppers, Boys Noize, The Lumineers, Wolf Parade et plus

PASSENGER

Depuis 2009, Mike Rosenberg fait son petit bonhomme de chemin tout seul sous le nom de scène de Passenger. Séparé d’Andrew Philips, le talentueux Britannique perpétue sa ballade folk anglaise, décrivant sa vision touchante de la réalité. Visiblement bouleversé de se retrouver seul face à une foule aussi dense et à l’écoute, Rosenberg a tenté vainement de cacher son émotion par la parole, n’hésitant pas à interagir largement avec le public déjà nombreux en ce milieu d’après-midi.

C’est donc avec le coeur et sa sincérité que l’artiste a déballé ses compositions comme «Fairytales and Firesides», «27», «Life’s For the Leaving», «Beautiful Birds» ou encore son plus grand succès «Let Her Go». Avec tendresse, humour et modestie, sur une scène peut-être trop grande pour lui, l’homme a touché de sa voix exceptionnelle le public présent au parc Jean Drapeau. Jamais loin de ses illustres aînés comme Simon & Garfunkel, Passenger fait frissonner comme il donne le sourire. Finalement, comme s’il était dans une petite salle, le compositeur a réussi joliment son passage sur la scène de la Montagne.

WOLF PARADE

Après une absence de cinq longues années, la formation rock indie avait du cœur au ventre sur la scène Verte où une foule considérable les attendait de pied ferme. «The hiatus is over!», peut-on lire sur leur site officiel, et effectivement les Montréalais l’ont prouvé de belle façon, hier, tout juste avant une seconde prestation qu’il offrait à minuit à l’occasion des after partys d’Osheaga. Le chanteur Dan Boeckner l’a confié à quelques reprises; il fait vraiment bon, pour eux, de renouer avec la scène, et leurs fans, et ça paraissait qu’il y avait un manque à combler. L’énergie était au rendez-vous, Spencer Krug était tout en sueur! et, même si l’intensité rock n’a pas été soutenue jusqu’au bout, Wolf Parade a néanmoins ravivé les souvenirs, avec «What Did My Lover Say ?», «You Are a Runner and I Am My Father’s Son», «Shine A Light», «Dear Sons And Daughters of Hungry Ghosts». «It’s good to be back», a lancé Boeckner d’entrée de jeu. Effectivement, les gars.

BEIRUT

Le petit prodige de Santa Fe, au son d’une pop-folk orchestrale, n’en finit plus de charmer et le public montréalais n’est d’ailleurs pas le dernier à se laisser séduire. Alors que la prestation de Beirut en 2015 au Festival international de Jazz de Montréal reste encore dans certaines mémoires, Zach Condon et son orchestre avaient repris leurs marques montréalaises jeudi au Théâtre Corona, ils ont encore réjoui nos oreilles excitées hier aux alentours de 17h.

Et la grande masse de festivaliers présents devant la scène de la Rivière a accueilli avec enthousiasme les compositions lumineuses aux accents balkaniques de la formation américaine. On a pu entendre les morceaux présents dans le dernier opus du groupe, No No No sorti l’an passé, «As Needed», «Perth» ou encore la chanson éponyme de l’album. Mais, qu’on se le dise, c’est surtout sur les titres majeurs qui ont fait le succès du groupe que l’emballement se faisait.

Après avoir commencé leur set avec «Scenic World», Beirut a puisé à plusieurs reprises dans le joli répertoire que le groupe accumule depuis une dizaine d’années comme «Elephant Gun», le bien connu «Santa Fe» ou la géniale «Postcard From Italy». Sans aucun relâchement, Beirut n’a pas traîné, mais à en croire les généreux applaudissements du public, le multi-instrumentiste et sa troupe ont réussi leur passage.