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Crédit photo : Frédéric Lauzier-Young
CYPRESS HILL
On s’attendait à ce que ce soit l’un des moments forts de cette journée, et sans aucun doute Cypress Hill a marqué la journée et l’esprit des festivaliers présents. Et quand Beirut était sur le point d’aboutir sa prestation, la tension et l’excitation étaient palpable aux abords de la scène de la Montagne.
Après 25 ans de carrière, la formation hip-hop latino-américaine n’a rien perdu de son allant. Dans la joie et la bonne humeur, B-Real et Sen Dog les deux chanteurs californiens, ont enchaîné les gros succès du groupe comme «Insane The Brain», «Legalize It», «Shut the Fuck Up» ou «How I Could Just Kill a Man» et terminant avec «(Rock) SuperStar».
Une heure durant, les rappeurs américains ont littéralement enflammé la fin d’après-midi du côté du parc Jean-Drapeau. On a sauté, on a bougé, certains ont fumé comme B-Real qui n’a pas hésité à fumer son joint sur la scène, loin d’entraver sa performance au contraire. Aux termes d’une prestation bien sentie, Cypress Hill a lancé dynamiquement la soirée aux abords des deux grandes scènes et préparer joyeusement le terrain pour les locaux de Half Moon Run qui les suivaient avant le trio folk de The Lumineers et les énergiques anciens de Red Hot Chili Peppers.
PAUL KALKBRENNER
Sur la scène Piknic Electronik, c’était au talentueux Paul Kalkbrenner de donner un peu de tonus aux amateurs de musique électronique alors que l’après-midi touchait à sa fin. Deux heures durant, le DJ allemand pionnier de la scène électro berlinoise a frappé fort avec ce live à l’occasion de son (déjà) second passage montréalais cette année. Et les abords de la petite scène nichée sur le bord du fleuve ont pris des allures de grande soirée techno pour écouter et danser sur les rythmiques mélodiques et incessantes de Paul K.
Son dernier album 7 nous entraînement dans des profondeurs assez décevantes pourtant ces deux heures ont été survoltées et fidèle à son habitude, le DJ allemand a innové à grands coups de basses intenses et le sourire aux lèvres. Celui qui se considère comme un musicien avant tout, et non un DJ, a planté le décor rapidement remixant l’un de ses plus grands succès, «Sky And Sand» la bande-son de Berlin Calling.
Recomposant ses propres morceaux sur scène, Paul Kalkbrenner continue d’essayer, de reformuler, de décomposer ce qu’il crée pour reconstruire. Travailleur acharné, son éclectisme et sa quête inspirante de nouvelles sonorités ont eu raison de la jeunesse montréalaise qui avait des fourmis dans les jambes tout au long de ce DJ set.
THE LUMINEERS
Après un passage brillamment réussi sur les Plaines d’Abraham à l’occasion du Festival d’été de Québec 2016, le trio originaire du New Jersey a joliment charmé le public montréalais. Au son d’une folk-americana énergique légèrement plus rock qu’à son habitude, The Lumineers a montré combien il faut compter sur eux pour l’avenir dans le milieu de l’indie-folk américaine alors qu’ils avaient la lourde tâche de passer avant.
Reprenant le désormais classique «Subterranean Homesick Blues» du père du folk moderne Bob Dylan, Wesley Schultz, Jeremiah Fraites et la violoncelliste Neyla Pekarek s’aventurent authentiquement dans le paysage du folk américaine. Mais c’est sans traîner que The Lumineers a livré ses plus grands succès, du traditionnel «Hey Ho» à l’incontournable «Stubborn Love» issus du premier album (The Lumineers – 2012) jusqu’aux belles réussites de l’opus sorti cette année (Cleopatra) avec «Ophelia», «Angela», «Gun Song» ou «Sleep On The Floor».
La recette de Wesley Schultz n’est pourtant pas diablement compliquée, mais elle est véritablement efficace. Et du trio original se basant sur une formation guitare-batterie-violoncelle, The Lumineers a désormais densifié sa musique depuis quelque temps grâce à l’ajout d’une basse et d’un piano. Conquérants et n’hésitant pas à aller se baigner dans l’immense foule, les Américains ont savoureusement préparé le terrain pour leurs compatriotes de Red Hot Chili Peppers.