Jean-Michel Anctil présente «Je4n-Michel Anctil» au Théâtre St-Denis – Bible urbaine

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Jean-Michel Anctil présente «Je4n-Michel Anctil» au Théâtre St-Denis

Jean-Michel Anctil présente «Je4n-Michel Anctil» au Théâtre St-Denis

La mise à nu d'un grand

Publié le 25 mars 2017 par Vanessa Gallagher

Crédit photo : Mélany Bernier

Le 23 mars, au Théâtre St-Denis, l'humoriste Jean-Michel Anctil présentait son quatrième one-man-show en vingt ans de carrière. Avec Je4n-Michel Anctil, il retrouve ses premières amours, s’unit à ce qui l’animait autrefois et fait la paix avec ce qu’il est pour revenir en forme et en finesse auprès de son public.

Fraîchement débarqué dans la cinquième dizaine de sa vie, Jean-Michel Anctil a cru bon de partager au public sa nudité intérieure qu’il n’a visiblement plus envie de cacher. Lors de sa première médiatique à laquelle nous avons assistée, c’est devant une foule accueillante, contenant une bonne partie du gratin artistique québécois, qu’il s’est présenté. D’ailleurs, soulignons que son mentor, Yvon Deschamps, était présent dans la salle, et l’humoriste ne s’est pas privé pour prendre le temps de lui avouer son admiration sans limites.

Pour une deuxième fois consécutive, c’est son frère Dominic Anctil qui signe la mise en scène épurée de ce dernier spectacle. Son précédant, Tel Quel, reste bien loin derrière. L’humoriste, à ce moment de sa vie, n’avait fort probablement pas encore atteint le zénith de la plénitude intérieure tel qu’il l’exprime et la retrouve dans Je4n-Michel Anctil. Dans celui-ci, on ne retrouve pas de costume, pas d’entracte, pas d’effets drastiques de lumière; seulement lui et lui-même.

En s’amusant à compter la fois où il s’est fait dire «qu’il avait déjà la moitié de fait», Jean-Michel Anctil reconnait alors que le temps passe, mais ne repasse pas. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a fait prendre le chemin de la thématique des «moments parfaits» à son dernier one-man-show. Il aura fallu un début quelque peu décousu, probablement dû à un stress d’une mise à nu qu’il n’a pas été habitué de côtoyer, avant que le public ne se dégourdisse et ne se laisse emporter avec lui.

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L’humoriste est un compteur né et il manie très bien les pages de son livre. Passant de l’anecdote de son premier baiser, qui ne goûtait finalement pas la clémentine, à la fois où il est parti en voyage seul avec sa fille faisant partie de la grande famille des enfants numériques, et «pas de cou», il nous a fait voyager à travers son intimité sans tomber dans l’exagération lourde de l’hypersentimentalisme. Il finissait, ici et là, avec des morales intéressantes que le public approuvait de manière évidente.

L’humoriste est resté confiant pendant toute la soirée et ne s’est pas privé pour rire de lui-même en racontant au passage quelques moments cocasses sur son poids, faisant la paix avec ses rondeurs et ses rougeurs. Qu’à cela ne tienne! Ses blagues étaient loin d’être redondantes et ne sont heureusement pas tombées dans la craque du sofa des blagues du typique gros triste et stéréotypé.

Le public a même eu droit à un retour presque parfait de ses deux personnages emblématiques que sont Priscilla et Râteau; deux indémodables, eu aussi mis à nu, sans artifice. Du génie, parce que oui, ses personnages souvent lourds ont été transformés au goût du jour, et c’est ce qui nous fait croire que Jean-Michel Anctil a su bien s’accommoder de l’évolution du temps.

En première partie: Simon Delisle

S’occupant de la première partie de la soirée, l’humoriste atteint d’une «maladie rare», Simon Delisle, ne compte presque plus dans la catégorie des humoristes de la relève, tant il se distingue par ses textes crus, mais d’une intelligence qui fait l’unanimité. Véritable sac à blagues humain, le public a eu à peine le temps de reprendre son souffle entre deux «esclaffements». Parlant de sa condition particulière en soulignant que, «bien huilé» il entrerait dans un pot de Pringles, ce jeune homme énergique est à suivre et à garder à l’oeil.

Cette fois, avec son quatrième one-man-show Je4n-Michel Anctil, l’humoriste revient rencontrer son public chéri à nouveau en acceptant ce qu’il est, voire retombant en amour avec les arts de la scène, avec lui et les «moments parfaits».

Jean-Michel Anctil, présentement en tourné à travers le Québec, sera en supplémentaire dans le cadre du Festival Juste pour rire les 13 et 14 juillet prochains au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.

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