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Crédit photo : Emmanuel Gagné
Marilyn Manson: finale abrupte et prestation ennuyeuse
Je me réjouissais presque de la présence de Manson sur le festival, mais tout compte fait, il aurait tout aussi bien pu se déclarer malade (un jour de plus) qu’on s’en serait porté mieux. Sérieusement, Brian Hugh Warner n’avait vraiment pas l’air dans son assiette. Il l’a dit lui-même avant de jouer «mOBSCENE»: la maladie mentale n’est pas quelque chose qu’on soigne en un jour. C’était dit.
Et devinez, sinon, qui nous a fait patienter près de quinze minutes, sur une trame sonore où l’on entendait entre auttres «I’m Not Like Everybody Else» des Kinks (quel clash!), avant de se pointer sur scène, sans entrée théâtrale, l’air piteux, l’air livide, l’air d’une légende vieillissante en sérieux décalage. Qu’à cela ne tienne, il a commencé en lion avec «Irresponsible Hate Anthem», en gueulant et en gueulant encore.
Il n’y a pas grand charisme qui émane de la personne de Manson. On ressent plus cette espèce d’aura d’une légende vivante ayant marqué un axe majeur de la musique, surtout au cœur des années 1990. La preuve étant que, pour HEAVY MONTRÉAL, il avait prévu ses hits pour reconquérir un public de plus en plus sceptique: «The Dope Show», «Disposable Teens», «Antichrist Superstar», «Sweet Dreams (Are Made Of This», et j’en passe.
Je n’avais pas de grandes attentes face à son concert, j’avais surtout l’envie de le voir une dernière fois, car il a un répertoire immense et, qu’on se le dise, sa personne impressionne. Sauf qu’il manquait d’énergie, ses membres semblaient ankylosés, il crachait à tout bout de champ et il jouait à la diva, insultant le technicien de son, allant même jusqu’à refuser une bouteille d’eau que ce dernier lui tendait, la tapant d’un coup de main et l’envoyant valdinguer par terre. Je n’aurais pas voulu être dans les shorts de ce pauvre gars.
Puis c’est comme si on avait été sauvé par la cloche: une vingtaine de minutes avant la fin de son set, un orage nous a pris de court, nous trempant jusqu’aux os avec une pluie froide, intense, saisissante. Mon parapluie n’a pas du tout rempli son mandat. Marilyn Manson a réussi à livrer une petite dernière, «The Beautiful People», puis le concert a été interrompu en raison du déluge.
Trempé de la tête aux pieds, c’en était assez, adieu Rob Zombie, à une prochaine fois Between the Buried and Me, moi je rentre à la maison.
Vu et entendu durant la journée à HEAVY MONTRÉAL:
«Le chanteur y crachait du sang à chaque toune, man». D’un gars qui, visiblement, aime en beurrer épais devant ses chums.
Un autre gars, durant The Black Dahlia Murder portait une camisole sur laquelle on pouvait lire les hashtags #ChuPasStable et #KesQueTuVasFaire. Rassurant.
Un gars qui avait l’air limite un peu saoul se dandinait dans la foule avec un cover de boîte à pizza où on pouvait lire «Free high fives, no tax». Plusieurs ont hésité, voyez-vous.
Une armoire à glace est passé devant moi pour aller voir Baroness. À l’arrière de son t-shirt il était écrit «Bigger than Satan». Je l’ai laissé passer mettons.