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Crédit photo : Mathieu Pothier
Rancid: punk dans l’âme
La tête d’affiche a finalement fait son apparition, en catimini, presque trente minutes après la conclusion du concert des Dropkick Murphys. À vrai dire, les admirateurs n’ont pas immédiatement reconnu Tim Armstrong: il a remplacé son mohawk et son chapeau par une tête rasée et une barbe bien fournie. La voix rauque et chaleureuse du chanteur a cependant rapidement rectifié les choses et, dès la première chanson, «Radio», une ambiance festive a enveloppé le parc Jean-Drapeau. Celle-ci était là pour rester; dès le deuxième titre, le succès «Roots Radicals», la foule chantait les refrains avec exaltation. Encore une fois, il y a eu un moment où le son était trop fort, causant de la distorsion.
S’ensuit «Journey to the End of the East Bay» ainsi que «Maxwell Murder», où la basse était super efficace, qui ont fait sauter le parterre avec joie. Les guitaristes Tim Armstrong et Lars Frederiksen sont très présents et plutôt vigoureux; un rappel sympathique que leur passion pour le punk est toujours aussi forte après toutes ces années. Le morceau «Old Friend» a véritable plu au public dont l’effervescence débordait.
Beaucoup de nostalgie, entremêlée de deux nouveaux morceaux seulement, tirés du plus récent opus, Trouble Maker (2017), dont «Where I’m Going», qui a des racines très ska avec un jeu de clavier vraiment mélodique, qui a permis aux festivaliers de danser un peu. «Buddy» a reçu un accueil très chaleureux. Peut-être que Rancid a préféré de jouer ses classiques plutôt que de déplaire à un public de type festival?
Quoi qu’il en soit, les succès «Salvation» «Fall Back Down», «Time Bomb» et «Ruby Soho» ont créé une euphorie incroyable, une émotion partagée et amplifiée grâce au sentiment de communauté que confère le punk. Armstrong a pris un bain de foule et le concert de Rancid se termina ainsi. Mais les spectateurs anticipaient un rappel, et quel rappel ce fut!
Quand Rancid et Dropkick Murphys partagent la scène…
Eh bien, cela crée un moment magique. Reprenant certaines des meilleures chansons de tous les temps, les musiciens ont offert une prestation superbe, vivante et captivante. La frénésie était à son comble au parterre tandis que l’on a rarement vu des artistes éprouver autant de plaisir sur scène. Par ailleurs, Rancid et Dropkick Murphys maîtrisaient parfaitement bien «Cretin Hop», «I Fought The Law», «Folsom Prison Blues» et «TNT». Visiblement, il y a eu une préparation méticuleuse pour réussir cette finale. La foule était complètement transportée; c’est avec un visage rayonnant que celle-ci a dû, bien malgré elle, rentrer à la maison.
’77 Montréal: une première édition réussie
Malgré une scène plus dangereuse avec son ciment et donc peu adaptée pour trasher et faire des mosh pit de façon sécuritaire ainsi qu’une toilette unique, donc parfois très encombrée, le beau site du parc Jean-Drapeau a comblé ses visiteurs, nombreux pour l’occasion, et a offert une journée de rythmes, de guitares, de grosses batteries, bref du gros punk pour les oreilles.
’77 Montréal fut un succès, evenko ayant déjà confirmé auprès de certains médias que le festival serait de retour l’an prochain. Avec davantage de promotion, cet évènement pourrait facilement devenir un incontournable. Inclure des artistes locaux est une excellente initiative, tout comme des terrains de jeux invitants pour les familles.
La qualité du son n’était pas stable, connaissant quelques ratées, mais ce serait le seul point négatif à souligner. Incorporer davantage d’aires de repos avec de l’ombre (tentes ou autres) et des fontaines serait une bonne idée pour l’an prochain.
Grille des chansons
1. Radio
2. Roots Radicals
3. Journey to the End of the East Bay
4. Maxwell Murder
5. The 11th Hour
6. Nihilism
7. East Bay Night
8. Dead Bodies
9. Ghost of Chance
10. Telegraph Avenue
11. Old Friend
12. Where I'm Going
13. Salvation
14. Bloodclot
15. Black & Blue
16. Olympia WA.
17. It's Quite Alright
18. Buddy
19. Fall Back Down
20. Time Bomb
21. Ruby Soho
Rappel
22. Cretin Hop (reprise des Ramones)
23. I Fought The Law (écrite par Sonny Curtis du groupe The Crickets, popularisée par The Bobby Fuller et The Clash)
24. Folsom Prison Blues (reprise de Johnny Cash)
25. TNT (reprise de AC/DC)