«L’épopée musicale de…»: Franz Ferdinand, les dandys de Glasgow – Bible urbaine

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«L’épopée musicale de…»: Franz Ferdinand, les dandys de Glasgow

«L’épopée musicale de…»: Franz Ferdinand, les dandys de Glasgow

Alex Kapranos et ses acolytes, de l’imparfait au plus-que-parfait (ou presque)

Publié le 14 avril 2025 par Jean-Benoit Perras Nolet

Crédit photo : Tous droits réservés @ Page Facebook de Franz Ferdinand

Voilà maintenant plus de vingt ans que le groupe écossais Franz Ferdinand est débarqué avec son mélange de fougue et de je-m’en-foutisme bien propre à lui. Les musiciens ont toutefois su évoluer tout en gardant une base solide: des guitares tranchantes et des mélodies irrésistibles. À travers les années, ils n’ont jamais décroché de leur mission initiale: jouer de la musique qui fera danser les filles. Alors qu’ils passent par la métropole cette semaine, pourquoi ne pas en profiter pour se plonger ensemble dans leur discographie?

Mention honorable: FFS – FFS (2015)

FFS est l’album homonyme du supergroupe formé par Franz Ferdinand et Sparks. Ce projet collaboratif réunit les deux formations et offre une fusion unique du style de Franz Ferdinand et de l’électro-pop de Sparks.

Des morceaux tels que «Johnny Delusional» et «Call Girl» illustrent bien cette synergie, mêlant les voix de Russell Mael et d’Alex Kapranos dans des duos vocaux forts efficaces.

C’est une entrée assez unique dans le catalogue du groupe et qui vaut largement le détour.

Fait amusant: on retrouve la célèbre phrase «Vive le Québec libre!» dans les paroles de «Little Guy From the Suburbs»!

6. Always Ascending (2018)

Bien qu’Always Ascending demeure dans la lignée des albums de rock alternatif aux influences dance de Franz Ferdinand, il s’agit de leur hommage le plus explicite au disco et à la new wave. La présence prépondérante des synthétiseurs est aussi un élément nouveau sur ce cinquième opus. Est-ce que le départ du guitariste et membre fondateur Nick McCarthy explique ce choix?

Si cela permet à cette œuvre de se différencier du reste du catalogue des Écossais, cela la rend un peu moins unique que leurs autres offrandes. Si leurs premiers efforts contenaient également leur lot d’influences, celles-ci passaient dans le malaxeur Franz Ferdinand et s’intégraient impeccablement à leur son.

Ici, on ressent moins la personnalité du groupe. L’ensemble demeure très bien fait et on y compte quelques très bonnes chansons, particulièrement «Feel the Love Go», mais trop peu d’entre elles se démarquent à mon humble avis.

5. The Human Fear (2025)

Après sa plus longue pause en carrière, Franz Ferdinand revient cette année avec un disque conceptuel à travers lequel la formation explore les thèmes de la peur et de l’excitation.

S’il y a une certaine ligne directrice dans les paroles, l’œuvre n’en est pas moins inégale. On y retrouve cependant quelques très bons morceaux comme «Audacious» et «The Doctor», mais d’autres, comme «Tell Me I Should Stay» ou «Cats», tombent carrément à plat.

La production, bien que soignée, peut parfois étouffer l’énergie brute caractéristique des Écossais, notamment sur des titres comme «Hooked».

Cela dit, c’est une amélioration par rapport à Always Ascending, mais il y a un écart important entre ces deux opus et les quatre premiers!

4. Tonight: Franz Ferdinand (2009)

Alors que You Could Have It So Much Better est la suite logique de Franz Ferdinand, sur Tonight, le groupe se permet plus d’explorations sans toutefois se réinventer complètement.

Cet opus marque une transition vers des sonorités davantage électroniques. Des titres tels qu’«Ulysses» et «Lucid Dreams» reflètent une volonté d’expérimentation, alors que d’autres, comme «Bite Hard» ou «No You Girls» ressemblent plus à ce que Franz Ferdinand nous a offert à ses débuts.

Au niveau artistique, c’est possiblement l’effort le plus ambitieux, et certains pourraient être tentés de le mettre plus haut dans cette liste. Ce serait un choix défendable, mais je crois qu’il est un peu plus inégal que les trois premières positions de ce palmarès.

3. Right Thoughts, Right Words, Right Action (2013)

Franz Ferdinand, en 2013, opte pour un retour aux sources avec cet album, offrant des mélodies accrocheuses et des rythmes entraînants.

Dès l’ouverture, sur «Right Action», le groupe affiche sa volonté de renouer avec ses racines plus rock. Les guitares incisives et les rythmes entraînants sont omniprésents, rappelant leurs premières heures. Des chansons comme «Evil Eye» et «Love Illumination» renforcent cette orientation, mêlant habilement énergie et groove.

Sur une œuvre qui mise sur la légèreté et le retour à une certaine urgence indie rock, «Stand on the Horizon» se détache du lot. On y entend une volonté de ralentir le tempo, de contempler plutôt que de sauter à pieds joints sur la piste de danse. C’est, selon moi, l’une de leurs chansons les plus accomplies.

Right Thoughts, Right Words, Right Action démontre la capacité de Franz Ferdinand à évoluer tout en restant fidèle à son identité musicale. Il ne compte peut-être pas d’aussi gros succès que leurs premières offrandes, mais cet opus est solide de A à Z.

2. You Could Have It So Much Better (2005)

Moins de deux ans après la sortie d’un premier album encensé par la critique et le public, Franz Ferdinand était déjà de retour, question de battre le fer pendant qu’il est chaud. La stratégie a fonctionné, puisque You Could Have It So Much Better leur a permis d’engrosser leur collection de hits avec «The Fallen», «Do You Want To» et «Walk Away». 

Il ne faut cependant pas croire que ce deuxième opus n’est qu’un Franz Ferdinand, part. II. Malgré le peu de temps entre les deux disques, le groupe a eu le temps d’évoluer. 

Des morceaux comme «What You Meant» ou «Evil and a Heathen» auraient bien pu se retrouver sur leur premier opus, mais la présence de titres plus calmes, par exemple, les très jolies «Eleanor Put Your Boots On» et «Fade Together», est un ajout intéressant.

L’épique «Outsiders», servie en finale, se veut aussi un pas en avant au niveau de la composition et ne trouve pas de comparable sur leur premier effort.

1. Franz Ferdinand (2004)

Débarqué comme une bombe avec le simple «Take Me Out», cet album inaugural est une déclaration d’intention, au début des années 2000, alors que le rock semblait en perte de vitesse, coincé entre les derniers soubresauts du nu metal et une scène britpop qui avait cessé d’évoluer. Franz Ferdinand a redéfini les contours du cool.

Une synthèse parfaite de nervosité post-punk, d’élégance arty et de refrains assassins. Alex Kapranos, le chanteur, incarne parfaitement cette dualité: érudit, mais jamais distant. Son chant oscille entre l’autodérision et le romantisme détaché.

Bien sûr, «Take Me Out» a marqué toute une génération, mais il n’y a pas de moments ennuyeux sur ce brûlot. De la festive «Jacqueline» en ouverture jusqu’à la plus contemplative «40» en conclusion, on retrouve plusieurs moments carrément explosifs, particulièrement «This Fire» et «Michael».

Ce disque offre une écoute jouissive, même vingt ans plus tard!

Franz Ferdinand sera en concert au MTELUS ce lundi 14 avril et, à tous les coups, les fans peuvent s’attendre à un spectacle énergique. Pour combien de temps encore pourront-ils conserver ce rythme effréné? À suivre…

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