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Crédit photo : Mathieu Pothier
En première partie, c’était Omni, une formation du sud des États-Unis, avec son accent à couper au couteau. Le trio donne dans le post-punk assez efficace, mais aux influences très reconnaissables. Côté performance, ça manquait un peu d’intensité; le bassiste et chanteur avait l’air d’être le seul à vraiment réaliser qu’ils étaient en spectacle… Le batteur et surtout le guitariste étaient réellement effacés, stoïques, gênés? Bref, ça avait l’air d’un one-man band entouré de fantômes. Même dans la musique, la basse sonnait plus que tout le reste.
Puis, c’était au tour de Franz Ferdinand de pouvoir montrer ce qu’ils savaient faire. Et le groupe écossais a impressionné par son énergie contagieuse, son savoir-faire, son professionnalisme et le charisme du chanteur et guitariste Alex Kapranos. Le monsieur est charmant, bouge bien, sait comment habiter une scène, et il n’a rien perdu, ni de sa voix ni de sa forme. En plus, il s’est adressé au public toute la soirée en français seulement: belle attention. Les autres musiciens ont aussi donné une sacrée bonne prestation, dynamique, engageante. Le quatuor est devenu récemment quintette à la suite du départ du guitariste Nick McCarthy. Il a fallu deux personnes pour le remplacer… Mais ils ont fait très bonne impression en jouant le pop-rock dansant du groupe.
Franz Ferdinand s’est formé en 2002 et, dès le premier album, en 2004, les musiciens ont connu le succès et raflé le prestigieux prix britannique Mercury Prize. Leur chanson «Take Me Out» s’est vite hissée au sommet des palmarès. Étonnamment, ils ne l’ont pas gardée pour la toute fin, ni même pour le rappel. Peu importe, la salle était surtout remplie de fans qui ont entonné avec conviction toutes les chansons qui ont été jouées. Le chanteur l’a vite compris et a créé plusieurs moments de belles interactions avec le public présent. L’énergie qui émanait du Métropolis était assez incroyable. Ils ont terminé la soirée avec «This Fire» devant un auditoire déjà en feu, presque prêt à «brûler la ville».
Les Écossais ont montré qu’ils étaient de vrais pros de la scène en plus d’être des musiciens talentueux, rendant bien leur pop musicalement complexe aux mélodies accrocheuses souvent près de l’hymne. Une mention d’excellence à la conception des éclairages à l’efficacité redoutable en symbiose avec la musique. C’est rarement aussi bien fait.
Bref, une soirée de toute beauté.
L'avis
de la rédaction