MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Baghir, Kmeron et Anouk Lessard
1- D’où vous est venue l’idée d’appeler votre groupe Baden Baden? Parlez-nous de vos débuts, de vos inspirations, de ce qui vous fait vibrer dans la musique, on aimerait vous connaître un peu plus!
ÉRIC: «Le nom Baden Baden nous est venu pour sa sonorité et parce qu’il évoquait un ailleurs inconnu. Quand est venu le moment de trouver un nom de groupe, on était attiré par des noms de villes exotiques qu’on pourrait se réapproprier, comme pour brouiller les pistes. On a failli s’appeler Albuquerque ou Bora Bora. Finalement, Baden Baden nous a plus pour sa sonorité un peu étrange et parce qu’il dégage une certaine mélancolie. Puis mes parents y ont vécu étant enfants! Mon père en parle de façon très idyllique, car ce sont ses premiers souvenirs d’enfant. Comme s’il y avait un lien inconscient.
On s’est rencontrés avec Julien (guitariste) en 2007 par un ami commun pour jouer mes morceaux sur scène. À l’époque, j’en bricolais seul chez moi sans but précis, et je les postais sur MySpace, c’était déjà une première expérience inédite pour moi. Très vite, on m’a proposé de les jouer sur scène, mais je n’avais pas de groupe. Je n’avais même aucune expérience de scène. Du coup, au départ, c’était le prétexte et, très vite, on a eu envie que cette expérience soit collective à travers un groupe plus qu’un artiste et ses musiciens (Gabriel à la batterie nous ayant rejoint rapidement). Cela a été comme un défi aussi excitant qu’effrayant, une grande dose d’adrénaline de monter sur scène pour la première fois. Je crois qu’aujourd’hui encore on a toujours ce sentiment d’adrénaline. Mais même si cette peur ne disparaîtra jamais complètement, on apprend de plus en plus à transformer cette tension en quelque chose d’exaltant.
On adore également la phase de composition. C’est une phase avec plus de confort, car plus intime. On s’imagine rarement au moment de composer et d’enregistrer une maquette qu’elle va franchir le pas de la porte de notre chambre. Il y a une part d’insouciance plus grande, car 9 fois sur 10, ce qu’on crée n’est jamais publié… Il n’y a pas de pression. C’est une phase de recherche qu’on aime beaucoup. On arrive aussi petit à petit à être le plus authentique possible, ne pas être dans l’imitation ou l’hommage plus ou moins voilé ou conscient. C’est souvent inéluctable au départ. Mais petit à petit on apprend à exprimer des choses les plus personnelles possible. La scène et la phase de composition sont deux plaisirs très différents mais complémentaires. On pourrait difficilement imaginer l’un sans l’autre.»