«Le repas des fauves» de Denise Filiatrault au Théâtre du Rideau Vert

Niveau crédibilité, il faut aussi mentionner l’emploi de l’accent français par les comédiens, qui est justifié par le lieu où est campée la pièce, mais qui n’est pas maîtrisé aussi aisément par tous et qui n’était surtout pas soutenu tout au long de la soirée. Le résultat: ça sonne parfois faux, et un français international aurait suffi. Et ces transitions aux lumières fermées et aux courts vidéos projetés comme si on voulait changer de décor ou créer une ellipse sans pourtant que ce ne soit le cas… était-ce vraiment indispensable de créer ces coupures simplement pour ajouter ou retirer un ou deux personnages du salon?

L’humain n’est pas parfait, Le repas des fauves le prouve bien et le fait bien ressortir, mais cette production ne l’est malheureusement pas non plus, et si on s’intéresse un tant soit peu à la Seconde Guerre mondiale et qu’on cherche une nouvelle façon de plonger dans l’Histoire avec ce récit vécu de l’intérieur, ça n’est sans doute pas le document historique qu’il nous faut. Mais si on veut passer un beau moment de rigolade et de prise de conscience tout en étant témoin de belles performances de comédiens, c’est un bon repas à se mettre sous la dent.

Le repas des fauves est une mise en scène de Denise Filiatrault, assistée de Marie-Hélène Dufort, d’après une œuvre de Vahé Katcha adaptée par Julien Sibre. Elle met en scène Marc Béland, Jean-François Casabonne, Patrice Coquereau, Frédéric Desager, François-Xavier Dufour, Sophie Faucher, Marie-Pier Labrecque et Benoît McGinnis, et sera présentée au Théâtre du Rideau Vert jusqu’au 6 juin 2015.