«Les deux voyages de Suzanne W.» de Marc Lainé à ESPACE GO – Bible urbaine

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«Les deux voyages de Suzanne W.» de Marc Lainé à ESPACE GO

«Les deux voyages de Suzanne W.» de Marc Lainé à ESPACE GO

Une longue quête boréale

Publié le 12 mai 2015 par Alexandre Provencher

Crédit photo : Caroline Laberge

La nouvelle création du metteur en scène, scénographe et auteur français Marc Lainé, Les deux voyages de Suzanne W., est enfin arrivée à Montréal. Très attendue, cette pièce sort de l’ordinaire, innove et reprend des thèmes marquants de l’Amérique. Elle juxtapose le septième art à celui de la scène, ce qui met véritablement de l’avant le jeu des comédiens. Toutefois, le récit s’essouffle en cours de route.

Les deux voyages de Suzanne W. (Vanishing Point en France), c’est l’histoire de Suzanne (Sylvie Léonard) et de Tom (Pierre-Yves Cardinal), deux âmes esseulées qui se rencontrent fortuitement pour faire un long voyage. Un très long voyage. En effet, dérogeant de son plan initial, Suzanne décide d’accompagner Tom dans le Grand Nord. Ils passent par Amos, Matagami, Waskaganish pour retrouver la femme, Jo, dont Tom est amoureux (Marie-Sophie Ferdane) et qui l’a quitté un an auparavant pour rejoindre les confins septentrionaux du Québec. Rapidement, Suzanne s’entiche de la quête de Tom. Elle lui offre son aide… et son tacot qui a trente ans, une Pontiac Acadian magnifiquement conservée, pour y aboutir.

L’intrigue repose sur des thèmes purement américains: la musique rock, l’automobile, le road trip et surtout le territoire. Le Nouveau Monde a toujours représenté une terre de découvertes, d’évasion. C’est pourquoi l’exploration du Grand Nord québécois dans la pièce détient quelque chose de totalement mystique: des forêts à perte de vue, une route longue et linéaire ne débouchant à rien. Ainsi, l’univers proposé s’avère curieusement intéressant.

La mise en scène sort de l’ordinaire. Tout est calculé avec une précision chirurgicale. L’action se déroule sur différents fronts, laissant au spectateur le choix de regarder où il le désire. Puisque les comédiens se retrouvent en grande partie dans la voiture, diverses caméras captent leurs visages et les retransmettent sur des écrans. On y voit également des autoroutes désolées et bordées de sapins ou d’épinettes, puis plus au Nord, la toundra. L’utilisation de ces éléments visuels vient renchérir l’expérience théâtrale puisque c’en est presque une expérience cinématographique. De plus, Lainé ne néglige aucun détail quant à l’interaction des comédiens avec les caméras, en raison des nombreux jeux d’éclairage (Kévin Briard).

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