Le déambulatoire «Cyclorama» de Laurence Dauphinais, présenté dans trois lieux distincts de la métropole – Bible urbaine

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Le déambulatoire «Cyclorama» de Laurence Dauphinais, présenté dans trois lieux distincts de la métropole

Le déambulatoire «Cyclorama» de Laurence Dauphinais, présenté dans trois lieux distincts de la métropole

Une expérience théâtrale éclatée, érudite et bon enfant

Publié le 20 octobre 2022 par Pierre-Alexandre Buisson

Crédit photo : Valérie Remise

Il existe un fossé relativement profond entre les théâtres anglophones et francophones à Montréal. Pourquoi les deux «scènes» semblent-elles tout ignorer l’une de l’autre? Les pièces à l’affiche des deux théâtres anglophones (le Théâtre Centaur et le Segal Center) sont-elles si différentes de celles qui sont montées dans les multiples théâtres francophones de la ville? La vieille animosité entre les locuteurs des deux langues, que l’on pourrait croire chose du passé, empêche-t-elle les publics de se mélanger?

Laurence Dauphinais, depuis trois ans, essaie de comprendre le pourquoi de cette étrange réalité et de répondre à ces questions, ainsi qu’à bien d’autres que vous ne vous êtes peut-être pas posées.

Le fruit de ses réflexions et de ses recherches, Cyclorama, est un condensé de faits historiques, d’observations loufoques, de données compilées et d’avis d’experts. C’est une expérience théâtrale éclatée, érudite, bon enfant, qui se vit dans trois lieux distincts, un déambulatoire assis, un moment aussi déroutant que pédagogique.

Nos deux solitudes sont adéquatement représentées sur scène; deux professeurs de théâtre, Alexandre Cadieux et Erin Hurley, s’occupent de l’aspect académique, nous offrant une classe de maître sur l’histoire du théâtre à Montréal, alors que la carrière de Dauphinais est comparée, dans un sympathique jeu de miroir, avec celle de son ami de longue date, Antoine Yared, qui a quitté Montréal faute de rôles substantiels, pour faire carrière dans le théâtre classique à Stratford, en Ontario, un lieu sacré pour les amateurs de Shakespeare.

Cyclorama-LaurenceDauphinais-ValérieRemise (2)

Photo: Valérie Remise

La langue officielle de la majorité théâtrale suit les aléas de la langue dominante de la ville, qui a évidemment subi les effets du retrait progressif du colonialisme. Sans parler des divers événements politiques qui ont fait en sorte, au fil du temps, que la population anglophone de la ville s’est drastiquement réduite.

La première partie de Cyclorama se déroule du Centaur, célèbre théâtre anglophone du Vieux-Montréal qui a élu domicile dans l’édifice de l’ancienne Bourse en 1968, et prend la forme d’une sympathique conférence qui expose scientifiquement les résultats des recherches de la dramaturge, avec une scène parsemée de matériel académique et un mur complètement occupé par une bibliothèque.

Photo: Valérie Remise

On fait ensuite sortir le public, qui embarque joyeusement dans un autobus qui sillonne les rues du Vieux, avant de «remonter» le boulevard Saint-Laurent, tandis que la conférence continue via un enregistrement, proposant des extraits d’entrevues et des faits historiques. Le tour se termine au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, où est installé sur scène un segment de Cyclorama, et où l’aspect académique de la pièce laisse place à l’émotion.

Chaque intervenant se dévoile un peu, nous expliquant le coup de cœur originel qui les a fait consacrer leur vie au théâtre.

On y évoque des expériences transformatrices, des chocs hors normes, des hybrides stupéfiants, ce qui nous fait réaliser que ce sont des pièces exactement comme celle à laquelle nous assistons qui nous divertissent en nous informant, qui nous font sortir de notre zone de confort, et qui nous font retomber en amour avec le médium.

La pièce «Cyclorama» en images

Par Valérie Remise

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    Photo: Valérie Remise
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