«La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour... avec un brin de folie! – Bible urbaine

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«La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!

«La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!

Creuser le rapport à l’amour, au désir, aux genres et au corps

Publié le 23 septembre 2022 par Mathilde Recly

Crédit photo : Montage: Yves Renaud (photo du spectacle) et Lucas Harrison Rupnik (photo de Rébecca Déraspe)

À l'affiche jusqu'au 15 octobre 2022, «La nuit des rois» de William Shakespeare se déploie sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde (TNM) en collaboration avec le Théâtre Advienne que pourra, dans une mise en scène rythmée et colorée de Frédéric Bélanger. Pour l’occasion, nous avons échangé avec son acolyte, la dramaturge québécoise Rébecca Déraspe, qui a œuvré à ses côtés afin d'offrir une version de cette tragicomédie adaptée au contexte et au goût du jour de notre Québec actuel.

L’amour au-delà de l’identité de genre

«C’est vraiment un texte qui pose des questions sur le rapport au désir, à l’amour, aux genres et au corps.» – Rébecca Déraspe, traductrice et adaptatrice

Dans La nuit des rois, le personnage féminin de Viola fait naufrage en Illyrie et se travestit pour assurer sa survie. Dans ses habits d’homme, elle se met au service du Duc Orsino duquel elle tombe amoureuse. Mais le cœur de celui-ci est déjà entièrement dédié à Lady Olivia qui est en deuil et refuse ainsi de faire la moindre place à l’amour. Le Duc envoie alors Viola (devenue Cesario) chanter les louanges à celle dont il est épris, qui elle-même tombe amoureuse de la jeune Viola. «En résumé, Viola est amoureuse du Duc Orsino qui est amoureux de Lady Olivia qui est quant à elle amoureuse de Cesario hashtag Viola», résume Rébecca.

Selon notre interlocutrice, «c’est vraiment un jeu d’amour et d’illusions qui, tout en étant assez léger, parle tellement de notre monde. Il y a quelque chose qui me parle et qui me touche dans cette espèce de quête de l’amour absolu que vivent ces personnages.»

Jean-Philippe Perras (en arrière-plan), François-Simon Poirier et Étienne Pilon. Photo: Yves Renaud

Et sous ses airs drôles et badins, la pièce pose aussi des questions plus que jamais d’actualité. En effet, très visionnaire, Shakespeare avait déjà mis en évidence et cerné la question de la fluidité des genres avec La nuit des rois, parue au tout début du XVIIe siècle.

«On a essayé d’adapter le texte et de le rendre le plus actuel possible, tout en gardant l’esprit de Shakespeare. On voulait rester fidèles à la proposition de base qui nous séduisait et qui disait que tomber en amour n’a pas de lien avec notre genre», explique Rébecca. «On a surtout fait ce travail d’adaptation au niveau de la facture visuelle et de la langue, notamment».

Une «pièce bonbon» aux accents pop

Pour faire résonner un peu plus fort le texte d’origine, Rébecca Déraspe et Frédéric Bélanger ont donc misé sur un esprit pop, nous dit-elle. «Il y a un band sur scène, Gustafson, qui interprète des chansons qu’on a écrites pour le show. Il y a quelque chose de léché, mais aussi de pop visuellement avec les projections vidéo: quand on voit les corps des personnages flotter dans l’eau, notamment, c’est extrêmement beau et ça donne une tout autre dimension à l’intériorité des personnages!»

Et puis, Rébecca ne s’en cache pas, c’est le côté «pièce bonbon» qui l’a beaucoup séduite dans cette proposition. «Ça m’a allumée, on n’a pas toujours la chance de faire ce genre de théâtre, et il m’a semblé que ça allait faire du bien!», s’enthousiasme-t-elle. Tout en gardant cet objectif en tête, elle a travaillé de concert avec son comparse pour exploiter le côté lumineux et divertissant de la comédie de Shakespeare.

«C’est une fête incroyable! Ça donne le goût de vivre et, en ce moment, on a besoin d’espaces où c’est la fête et d’endroits qui donnent envie d’être un meilleur être humain et de vivre!»

Le groupe Gustafson et Benoit McGinnis. Photo: Yves Renaud

Car, comme elle nous le confie avant de nous quitter, la traductrice et adaptatrice avait à cœur «que les spectateurs puissent se donner le droit d’aimer qui ils veulent. C’est assez simple comme message, mais c’est important aujourd’hui de se donner le droit de jouer à l’amour et d’aimer pour vrai.»

À vos agendas festifs! La nuit des rois sera présentée au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 15 octobre. Pour obtenir plus d’information et pour vous procurer vos places, cliquez ici. 

*Cet article a été produit en collaboration avec le Théâtre du Nouveau Monde.

«La nuit des rois» de Shakespeare en images

Par Yves Renaud

  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Gustafson (en arrière-plan), Benoit McGinnis et Kathleen Fortin. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Benoit McGinnis, Marie-Pier Labrecque et Kathleen Fortin. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Marie-Pier Labrecque et Clara Prévost. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    François-Simon Poirier, Benoit McGinnis et Étienne Pilon. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    François-Simon Poirier et Étienne Pilon dans «La nuit des rois». Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Gustafson (en arrière-plan), François-Simon Poirier, Benoit McGinnis, Étienne Pilon et Kathleen Fortin. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Kathleen Fortin et Yves Jacques. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Étienne Pilon, Jean-Philippe Perras, François-Simon Poirier, Kathleen Fortin et Yves Jacques. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Kathleen Fortin, Yves Jacques, Benoit McGinnis et Marie-Pier Labrecque. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Clara Prévost et Jean-Philippe Perras. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Gustafson (en arrière-plan), Yves Jacques, Benoit McGinnis et Marie-Pier Labrecque. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    François-Simon Poirier, Benoit McGinnis, Kathleen Fortin et Étienne Pilon. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Guido Del Fabbro, Jean-Philippe Perras et Clara Prévost. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Yves Jacques et Benoit McGinnis. Photo: Yves Renaud
  • «La nuit des rois» au TNM: un triangle amoureux shakespearien au goût du jour… avec un brin de folie!
    Gustafson (en arrière-plan) et Benoit McGinnis (projection vidéo)

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