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The Tallest Man On Earth et Safia Nolin à l’Impérial Bell de Québec dans le cadre du FEQ 2016

Raviver un folk plus que jamais intemporel

Publié le 11 juillet 2016 par Benjamin Le Bonniec

Crédit photo : Gracieuseté Festival d'été de Québec

Le «géant» suédois était largement attendu, ce samedi soir, sur la scène de l’Impérial Bell. Rien qu’à voir la longue file qui s’étirait avant même l’ouverture des portes sur le trottoir de la rue Saint-Joseph, la foule avait répondu avec enthousiasme à l’invitation du Festival d’été de Québec. Le Suédois Jens Kristian Matsson a ravi les chanceux avec son folk épuré, introspectif et diablement efficace. En première partie de soirée, la locale de l’étape, Safia Nolin, ovationnée par son public, a dynamisé l’atmosphère en toute légèreté.

The Tallest Man On Earth taille sa route avec ses guitares depuis maintenant une dizaine d’années. Marquée par deux albums de grande qualité, The Wild Hunt (2010) et There’s No Leaving Now (2012), sa carrière prenait un léger tournant l’an dernier avec Dark Bird Is Home. Délaissant en partie l’efficacité du couple guitare-voix pour se tourner vers une instrumentalisation plus aboutie, mais aussi plus pop, Matsson a certes déçu certains puristes du folk.

Mais avec ce dernier album, The Tallest Man On Earth ne rompt pas avec ses origines pour autant, son énergie et sa voix si charismatique parlent d’elles-mêmes. Sa prestation à l’Impérial Bell de Québec n’a en tout cas pas déçu, le guitariste accompagné d’une petite flopée de musiciens a déchaîné les passions. Ses grands succès «Burden Of Tomorrow», «The Wild Hunt» ou «King Of Spain», pour ne citer qu’eux, ont eu l’effet escompté.

Mais la mention spéciale accordée à la performance de The Tallest Man On Earth trouve son essence dans ces quatre magnifiques chansons jouées en solo, «Love Is All», «I Won’t Be Found», «The Gardener» et son dernier single «Time Of The Blue». Car elle se situe là la grandeur de cet artiste talentueux: sa capacité a touché au seul son de sa guitare et de cette voix caractéristique. L’intensité déballée pour cette ballade folk américaine en milieu de set a permis immanquablement une libération ensorceleuse pour tous.

Safia Nolin

Depuis quelques mois, Limoilou enchante les ondes québécoises avec son folk mélancolique sans être morose. Au rythme d’une première partie décousue par ses multiples interventions cocasses, la jeune Safia Nolin accompagnée de Joseph Marchand à la guitare a émoustillé le public qui s’agglutinait dans la salle. L’artiste est douée, c’est une évidence et sa voix rauque n’y est pas pour rien. Et aussi étonnante qu’on aurait pu s’y attendre, c’est au son d’une reprise de Rihanna («Work») puis d’une autre d’Offenbach (le classique «Ayoye») que la chanteuse a donné un élan supplémentaire à sa prestation.