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The Barr Brothers sur la scène TD de la Place des festivals

Des attentes un peu trop élevées

Publié le 1 juillet 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Mathieu Pothier

L’évènement avait été décrit par Laurent Saulnier en conférence de presse comme étant un concert spectaculaire et de grande envergure, mais en toute honnêteté, ce fut un beau moment qui n’avait rien de «flabergastant». Néanmoins, et malgré les quelques épisodes de pluie, il y avait foule, hier soir, sur la Place des festivals, et on peut affirmer que les Barr Brothers ont bien livré la marchandise, même si le spectacle, offert dans le cadre du prestigieux Festival International de Jazz de Montréal, n’aura pas marqué les esprits.

C’est avec la pièce «Oscilla», laquelle marque l’ouverture du EP Alta Falls, que Brad Barr, Andrew Barr, Sarah Pagé, l’ex-Barr Brothers Andrés Vial, leurs musiciens additionnels et une chorale d’une dizaine de chanteurs ont marqué le coup d’envoi du spectacle, sur une note planante qui s’apparentait, par moments, au rock progressif et onirique de Sigur Rós. Le moment, tout en finesse, aurait pu être grandiose, mais il fut dilué à coups d’accords redondants qui n’en finissaient plus de finir.

«Even the Darkness Has Arms» nous a permis de renouer d’amitié avec Brad Barr, lui qui sait comment transmettre ses émotions par le chant, malgré sa réserve naturelle et son manque d’interaction avec la foule. Et hier, il n’a pas fait exception à sa nature propre; il est demeuré l’être réservé qu’il semble être dans la vie de tous les jours. Néanmoins, équipé de sa guitare, qu’il manie d’ailleurs mieux qu’un micro, il a réussi à nous entraîner assez facilement, de «Wolves» à «Deacon’s Son» (et ses envolées freestyle!), de «Come in the Water» jusqu’à «Garden».

Et il ne fallait pas s’attendre à un véritable défilé d’invités, tel qu’on nous l’avait laissé entendre, puisque Mamadou Kouyate et Patrick Watson étaient les seules réelles «surprises» de la soirée. Mais il faut souligner le dépaysement aux sonorités orientales offert durant «Half Crazy», avec le souriant Kouyate derrière son balafon, et la reprise de «Shine On You Crazy» de Pink Floyd, offerte à la toute fin, avec le tandem Barr-Watson au micro.

Parmi les moments forts du spectacle, qui oscillait entre ballades diluées et pièces rock fortes mais allongées, on retient l’exquise «Beggar in the Morning» et la bluesy «Lord, I Just Can’t Keep From Crying», deux pièces de leur album homonyme qui déménagent un peu plus. Autrement, il fallait avoir un accès direct à la bulle des Barr Brothers pour être en extase jusqu’à la fin, car la scénographie n’offrait rien de tape-à-l’œil à ce niveau-là, hélas!