Erykah Badu et Charles Hamilton à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts – Bible urbaine

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Erykah Badu et Charles Hamilton à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

Erykah Badu et Charles Hamilton à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

Une foule de fidèles devant Sa Majesté

Publié le 30 juin 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Mathieu Pothier

Pour son premier passage au Festival International de Jazz de Montréal, la reine du soul américain Erykah Badu était attendue de pied ferme hier soir à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. La chanteuse de 44 ans s’est même fait attendre un coup les lumières fermées, prolongeant l’attente encore et encore durant une dizaine de minutes, laissant son groupe réchauffer l’ambiance dans une espèce de bulle musicale de jazz fusion. Nul besoin de dire que ce fut une véritable ovation lorsqu’elle est entrée sur scène, avec la démarche sérieuse et déterminée d’un mannequin qui sait comment créer son effet.

Avec sa longue écharpe qui l’entourait d’un bout à l’autre de son corps et son chapeau mou et baveux qui lui tombait sur une moitié du visage, il était difficile d’entrapercevoir ce sourire aux dents étincelantes qui la rend si attachante et rayonnante. C’est seulement après quelques chansons, dont «Out My Mind, Just in Time» jouée en début de concert, qu’Erykah Badu a sorti l’attirail, cassant ce mutisme d’une première rencontre pour enfin dévoiler qui elle était vraiment; une chanteuse à la voix sublime et langoureuse qui sait comment avoir son public dans la poche. Et, hier soir, les spectateurs ressemblaient à une foule de fidèles devant Sa Majesté.

Il y avait de quoi d’ailleurs, car la Texane d’origine n’avait encore jamais reçu d’invitation officielle du Festival International de Jazz de Montréal! Accompagné de ses quatre musiciens et d’un trio de choristes, Badu a offert une prestation vivante énergique, où elle a réussi à maintenir la cadence jusqu’à la fin, alors que le public avait tôt fait de se lever de chaise pour se déhancher au rythme de ses succès jazz et soul toujours empreint de beats R&B. Elle a d’ailleurs fait plaisir à plusieurs en balançant tout de suite après «On and On», un vieux succès de 1997.

À l’aise devant sa beat box, Erykah Badu l’a joué cool et relax à plusieurs reprises, tapant sur les cases pour créer du rythme au son des tambours et cymbales électroniques. Ses musiciens, pour leur part, ont été de bons complices, mais il était facile de voir qui régnait sur scène. Tel un chef d’orchestre qui n’en fait qu’à sa tête, la chanteuse n’hésitait jamais à lancer un «Wait!», ou un «Stop!» ou encore un «Sing!» pour montrer c’était qui le maître de cérémonie. Et il faut dire qu’elle savait en imposer, avec cette voix tonitruante mais jamais déplaisante qui savait procurer le grand frisson.

Parmi les chansons clés de son répertoire, on retient «Appletree», «You Got Me» de The Roots, «No Woman No Cry», «Time’s a Wastin», «Soldier», ainsi que deux reprises d’OutKast, «Liberation» et «Humble Mumble». Les plus acclamées ont bien sûr été «Bag Lady» et «Didn’t Cha Know», jouées vers la fin du concert. Sauf que la plus belle surprise du spectacle reste l’entrée d’Alain Simard, président-directeur général de l’Équipe Spectra, lequel a pris la parole avant le rappel pour lui décerner le prix Ella-Fitzgerald, faisant d’Erykah Badu la 17e lauréate depuis sa création en 1999. Visiblement touchée, elle a remis son trophée à son batteur avant de redémarrer la fanfare pour un medley final.

En première partie de spectacle: Charles Hamilton

C’est le rappeur new-yorkais Charles Hamilton qui a eu le privilège d’ouvrir le bal en début de soirée. Aux côtés de son acolyte DJ WIZZ KIDD, celui qui se dit inspiré par Eminem, Dr. Dre et Kanye West a livré une belle performance, dévoilant ses talents de claviériste seulement après quelques morceaux. Le rappeur d’Harlem s’est avéré fort sympathique, interagissant régulièrement avec la foule pour parler de ses inspirations musicales, ou de certaines expériences de vie, comme la perte récente d’un ami décédé suite à une crise cardiaque. Il a chanté durant 45 minutes, notamment «Down the Line», «Correct» et «Special», des morceaux hip-hop à tendance R&B, mais c’est définitivement derrière son clavier, en mode freestyle, qu’il a su conquérir le public. «My name is Charles Hamilton», a-t-il lancé finalement lancé, avant de sortir de scène sous une salve d’applaudissements.

L'événement en photos

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Par Mathieu Pothier

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