Pierre Lapointe au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts – Bible urbaine

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Pierre Lapointe au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

Pierre Lapointe au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

Le poing dans les airs et le sourire aux lèvres

Publié le 26 février 2014 par Laurence Lebel

Crédit photo : Corentin Hignoul

Une belle ambiance régnait mardi soir dans les corridors du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts alors que les gens gagnaient tranquillement leurs places pour assister à la première montréalaise de Pierre Lapointe pour son dernier album Punkt. Le jeune Philémon Cimon, assurait quant à lui la première partie du spectacle en nous présentant les chansons de son dernier effort, intitulé L'été. Une soirée sous le signe du grand talent.

Il y a pratiquement un an jour pour jour, Pierre Lapointe montait sur la scène du Théâtre Maisonneuve pour «casser» ses nouvelles chansons lors du lancement de son album Punkt. Un exercice certes dangereux pour une si grande salle qui était, mentionnons-le, à son comble. La soirée avait été cahoteuse, des oublis et de la nervosité par-ci, par-là, mais au final un excellent divertissement.

Un an plus tard, on a enfin eu la chance d’assister à un concert élevé d’un cran. Bien évidemment, la tournée aidant, les chansons de Punkt sont beaucoup mieux fignolées et solides qu’à leurs débuts. Et son chanteur aussi. Pierre Lapointe avait les deux pieds bien plantés dans ses bottines hier, alors qu’il assurait d’une main de maître sa première montréalaise. Du début à la fin du spectacle, il a manipulé son public comme des pantins. Il nous avait dans sa poche, le coquin.

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C’est sous le signe du sexe, sujet préféré de Pierre Lapointe!, que la soirée s’est déroulée. Il a avoué d’un rire moqueur qu’il avait fait mener une étude hautement scientifique afin de savoir quelle était LA chose que les francophones de ce monde appréciaient le plus. Sans surprise: le sexe. Les interventions de Lapointe pointaient donc à peu près toutes vers le sexe et ses plaisirs charnels. Si celles-ci étaient drôles et cocasses, elles étaient souvent longues et mal fignolées. Certaines partaient dans tous les sens et duraient plusieurs minutes, ce qui avait pour effet de parfois faire perdre l’attention au public.

Durant deux heures bien tassées, les spectateurs ont pu entendre et réentendre les grands classiques de Pierre Lapointe tels que «Le columbarium», qui a eu droit à une petite relecture pour les dix ans de carrière de son chanteur (son album homonyme est sorti en 2004). C’est dont sous une forme beaucoup plus rock et teintée d’un synthétiseur que le public a pu entendre la chanson ayant mis Lapointe sur la carte.

Puis le public a pu entendre une panoplie de chansons dont plusieurs de Punkt: «Nu devant toi», «Des maux sur tout», «Barbara» et «Nos joies répétitives», qui a été dédiée avec humour à tous les célibataires de la salle. Dans un autre bloc intitulé gang-bang émotif, Pierre Lapointe s’est entouré de ses musiciens, dont Francis Mineau (Malajube) et Félix Dyotte (Chinatown), tout près d’un pied de micro pour présenter quelques chansons acoustiques. Parmi celles-ci, «Tel un seul homme» a fait vibrer le Théâtre Maisonneuve dans sa totalité. Un moment fort de la soirée.

On a eu aussi droit à «La sexualité», qui n’a pas bénéficié de Fab et Frannie de Random Recipe, mais d’un tout nouveau couplet saugrenue écrit dans la journée par le chanteur, «L’étrange route des amoureux» et «Plus vite que ton corps», qui clôturait le bloc.

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Le dernier quart du spectacle a été sous le signe de l’intensité et de l’introspection. Il va sans dire que Pierre Lapointe, pour le paraphraser, a des chansons «crissement fucking tristes qui donne envie de mourir». Pour nous mettre dans cette ambiance lugubre, le chanteur nous a donc interprétés quelques-unes de ses chansons les plus déprimantes mais ô combien excellentes. Parmi celles-ci, «Vous» et «Le lion imberbe», qui a été revampée pour l’occasion, avec plus de batterie et de guitare électrique, tout en étant accompagnée d’une finale au piano complètement éclatée.

Le public a aussi eu droit à quelques belles surprises durant la soirée, dont la présence de Michel Robidoux (co-compositeur de l’album Jaune de Jean-Pierre Ferland et de Passe-Partout) avec qui Pierre Lapointe a écrit la musique de la chanson «Les enfants du diable». Le duo a présenté une version acoustique de la pièce pour la toute première fois sur scène qui, à ce jour, est seulement disponible sur le EP Les Callas. Autres belles surprises: les filles de Random Recipe sont inévitablement venues sur scène pour reprendre «La sexualité». En guise de cerise sur le sundae, Ariane Moffatt et Philippe B sont montés sur scène pour accompagner Lapointe durant la chanson «Les Callas», qui clôturait à merveille cette soirée haute en couleurs et en émotions.

Malgré la longueur des interventions, aussi amusantes et drôles pouvaient-elles être, le spectacle que Pierre Lapointe nous a présentés hier soir au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts est digne de mention. Les relectures de son premier répertoire étaient hyper intéressantes, pertinentes et modernes, et s’amalgamaient à merveille avec ses nouvelles compositions de Punkt. À revoir!

Philémon Cimon

En guise de première partie, le public a eu droit à une prestation de Philémon Cimon, précédemment connu sous le nom de Philémon Chante, qui nous a interprétés ses nouvelles chansons tirées de son album L’été, paru en début d’année. La foule a pu se rincer l’oreille et découvrir ce merveilleux artiste avec «Julie, July», «Chanson pour un ami», «Je veux de la lumière», qu’il a dédié à son père et à sa mère, «Par la fenêtre», «Au Cinéma» et «Soleil blanc».

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Il va sans dire que Philémon Cimon est assez réservé sur scène, mais se débrouille tout de même très bien. Ses interventions sont maladroites, mais sincères et amusantes. Un artiste à découvrir!

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