Osheaga 2018, jour 3 avec: BROCKHAMPTON, The National et Florence + The Machine

En arrivant sur place vers 15h, on a rapidement réalisé à quel point le dimanche est une journée achalandée à Osheaga. Heureusement, la configuration du site sur le circuit Gilles-Villeneuve est conçue pour faciliter les déplacements et ceux-ci ne sont pas trop pénibles à faire.

Noname: partir tout en douceur

La slameuse et rappeuse Noname a offert un concert intéressant, bien qu’inégal et ponctué de problèmes techniques. La performance s’est avérée un brin trop sage, mais on a pu profiter des meilleures pièces de son excellent album Telefono. On se demande toutefois si ce type de prestation cadre bien avec un festival de la trempe d’Osheaga.

GoldLink: merci au DJ

C’est le DJ de GoldLink qui a fait le show, jouant pendant les dix premières minutes du set alors que le rappeur, lui, n’était toujours pas sur scène. Lorsque, finalement, Monsieur Link s’est présenté, il est arrivé à faire lever la foule, surtout avec ses succès «Crew» et «Meditation», mais son DJ lui a souvent servi de béquille.

The Brooks casse la baraque!

Devant une foule cruellement peu nombreuse, le groupe funk montréalais The Brooks a transformé la scène des Arbres en piste de danse soul. Mené par le charisme du chanteur Alan Prater, le groupe a finalement attiré davantage de festivaliers, constatant, du même coup, à quel point les huit musiciens du groupe sont talentueux.

Mention spéciale aux impressionnants solos du saxophoniste Sébastien Grenier. Même Alan Prater a dû l’arrêter dans l’une de ses envolées: le groupe n’avait que 40 minutes pour jouer, il ne fallait pas que ça traîne.

Jungle: un concert mémorable

Les sept Londoniens de la formation néo-soul Jungle ont la réputation de donner de très bons concerts. Ils ont démontré que cette réputation est bien plus qu’une rumeur. Il fallait voir tous ces Osheagiens qui connaissaient les paroles des chansons, même les très récentes. «Happy Man» a enflammé la foule, qui la chantait en chœur, alors que certains se faisaient mouiller sans retenue par les canons à eau.

Au passage, on a attrapé le DJ set du duo électronique allemand Modeselektor sur la scène de l’Île. Les sonorités minimalistes de Modeselektor paraissaient ardues en lever de rideau, mais le duo a su faire danser, et c’est tout ce qui compte dans cette zone!

Post Malone, tel un seul homme

Post Malone est la principale raison pour laquelle cette journée de festival s’est vendue si rapidement. L’artiste texan collectionneur de hits #1 au Billboard, a en effet connu une année exceptionnelle. Son passage à Montréal était donc très attendu, et la densité impressionnante de la foule le prouvait.

Après une introduction beaucoup trop longue en début concert, Post est finalement apparu sur scène, seul. Aucun musicien, ni accessoire ni effet de décor, n’était utilisé. Pourtant, la recette a fonctionné. Bref, aucune innovation ici. Mais Post Malone était relativement en voix (même si je le soupçonne de tricher avec du playback.)

Il s’agissait d’un concert correct, mais qui gagnerait à être enrichi. Parce que Post Malone seul, ça a ses limites. Des invités auraient été bienvenus. Après deux albums, Malone a déjà une collection de hits plutôt impressionnante ce qui a fait de son set une valeur sûre pour les fans, qui ont été en pâmoison tout au long de la prestation.

The National: puissant

Passer de Post Malone à The National? Eh oui, c’est ça Osheaga: les artistes se suivent, mais ne se ressemblent pas! Le groupe de l’Ohio en a mis plein la vue, avec des visuels puissants et un son d’une très bonne qualité.

Le chanteur Matt Berninger a mis toute la gomme, prenant même un long bain de foule pendant «Day I Die». L’interprétation de «I Need My Girl», avec une amie montréalaise du groupe, était un moment magique.

Dommage, cependant, que la foule ait été si peu nombreuse pour apprécier cet excellent concert. Un très grand nombre de gens ont levé les pattes après Post Malone pour se rendre à la scène Verte attendre près d’une heure pour le clou de la soirée.

Désolé Florence…

Aussi excellente sur scène que soit Florence + The Machine, il était absolument hors de question pour moi de rater BROCKHAMPTON, ce collectif de hip-hop alternatif (se décrivant ironiquement comme un boys band) qui cause un véritable buzz actuellement. D’ailleurs, on a rapidement réalisé que le collectif aurait pu être sur une scène principale, tant la foule y était impressionnante. La musique du collectif a laissé place à de nombreux concours de danse entre festivaliers éméchés et de vigoureux moshpits. À quelques moments durant cette prestation, les membres de BROCKHAMPTON avaient des allures de maîtres du monde.

Quoi de mieux pour finir trois jours aussi fous qu’un concert survolté? Une chose est certaine, on n’a pas fini d’entendre parler de ce boy-band nouveau genre! On n’est pas au bout de nos surprises avec Osheaga, dont nous attendons déjà la prochaine édition avec impatience.

Highlights en rafale:

• La bande de gars en string, déguisés en meneuses de claque, twerkant et dansant dans la boue pendant The Brooks.
• Les trois filles qui ont passé le show entier de Post Malone à pleurer.
• Les (très nombreux) moshpits durant BROCKHAMPTON.
• Attendre ton amie qui voulait absolument faire la grande roue…

Découvrez les prestations de Franz Ferdinand et de Florence + The Machine à la page suivante avec notre collaboratrice Michelle Paquet!