Osheaga 2018, jour 3 avec: BROCKHAMPTON, The National et Florence + The Machine

Après deux jours à marcher de long en large sur l’immense site du festival, le coeur était légèrement moins à la fête en arrivant à Osheaga pour le dernier jour des festivités. J’ai donc traîné mon corps meurtri d’abord à une station d’eau pour ne pas m’évanouir avec la chaleur caniculaire de ce dimanche d’août, puis ensuite vers le premier concert de ma journée.

Je ne connaissais pas le jeune auteur-compositeur-interprète britannique avant de m’asseoir pour attendre son set, mais James Bay a su attirer toute une foule à Osheaga, même en plein après-midi (!) Même si j’avais plutôt envie d’être assise pour profiter de ses chansons, le public en a décidé autrement, alors que le parterre devant la scène de la Montagne se remplissait de plus en plus, me forçant à quitter mon petit spot de gazon pour me tenir debout alors qu’il entamait «Pink Lemonade» en ouverture sous les cris des gens amassés devant la scène.

Je me suis rapidement rendu compte que la pop de Bay n’était pas trop mon genre, mais la foule chantait en coeur partout autour de moi. Ces «Craving» et «If You Ever Want To Be In Love» ont été très bien accueillies, et même moi je dois avouer que la présence scénique du jeune homme n’avait rien à envier à des artistes plus âgés.

Pour ceux qui douteraient de mes goûts personnels, The Guardian a donné 2 étoiles sur 5 à l’artiste pour son dernier album, Electric Light, et NME 3 étoiles sur 5. N’empêche que la popularité de l’artiste est indéniable, evenko a annoncé sur Facebook un concert en mars 2019 avant même la fin du concert. Avis aux fans!

J’ai l’impression de ne pas être cool

Un sentiment qui m’a suivie presque tout le long de cette dernière journée au royaume des gens en chest et du maquillage corporel: Je pense que je ne suis pas cool. C’est en quittant James Bay un peu avant la fin du set que ça m’a frappé. J’ai quitté plus tôt pour éviter l’immense foule qui allait se rassembler pour Post Malone, alors que moi je préférais aller voir Franz Ferdinand.

Ce sentiment me reviendrait plus tard, alors que c’est Florence + The Machine qui volerait mon coeur et non BROCKHAMPTON. Est-ce que je suis déjà rendue à un âge où je me mets à rejeter les artistes qui font le buzz et à ne triper que sur ce que je connais déjà? Pourtant, je suis la première à me pitcher sur les nouveautés d’ici et la scène alternative québécoise… Je vous épargne ma quarter-life crisis et je vous jase de Franz Ferdinand maintenant!

La foule devant la scène pour le groupe écossais avait une moyenne d’âge plus élevée que lors des autres concerts du festival, mais l’énergie était au rendez-vous, et ce, dès les premières notes de «Do You Want To». C’est bien entendu les vieux hits qui faisaient réagir le public le plus, on pense à «No You Girls» et à bien sûr «Take Me Out», mais la pièce titre de leur nouvel album, Always Ascending, a elle aussi été bien reçue par la foule.

Tresses et R&B

Alors que Franz Ferdinand terminait son set, je faisais un petit arrêt à l’un des nombreux stands du festival pour me faire faire des tresses avec des space buns pour contrer la chaleur accablante qui durait toujours. Ce petit moment de répit a été parfaitement suivi par un arrêt pour attraper le groupe de R&B canadien DVSN. Sur scène, tout était simple. Des éclairages minimalistes, quelques choristes et des projections de clip sur un écran derrière les artistes. C’est le concert le plus smooth que j’ai vu pendant Osheaga, et ça m’a fait un bien énorme de prendre cette petite pause avec le duo.

La foule était plutôt calme, mais généreuse et semblait se laisser emporter par les pièces des gars. «Nuh Time / Tek Time», tirée de leur dernier album, Morning After, m’a tout particulièrement plu, même si l’implication des paroles comme «I know you say that, people make time for shit that they want well. It’s not that I don’t want you, it’s that you want want from me» m’irritent légèrement, mais bon… les relations compliquées, ça fait habituellement de bonnes chansons!

Désolée les gars…

À peine 10 minutes avant le début du show de Florence + The Machine, il était encore très facile de se faufiler au-devant de la foule. Ce n’est pas surprenant, alors que BROCKHAMPTON jouait un peu plus loin sur le site et qu’une énorme foule s’était amassée pour le voir. Pendant que Florence se laissait désirer, je me questionnais encore.

Bien des gens autour de moi se sont dit déçus que BROCKHAMPTON ne soit pas sur la scène principale et questionnaient la pertinence de Florence en tant que headliner de la dernière soirée. Lorsqu’elle est entrée sur scène, pieds nus dans une robe vaporeuse, j’avais encore tout ça en tête. Pendant «Between Two Lungs», un drôle de choix comme morceau pour ouvrir, même s’il mettait en valeur la puissance de la voix de l’artiste, je me suis demandé, moi aussi, si c’était bel et bien un bon show de clôture.

Puis «Only If for a Night» a commencé et partout autour de moi, les gens chantaient ensemble, sautait en l’air, dansait et j’ai souri. Après un long, long week-end, avec le soleil, l’humidité et la chaleur, je m’en suis foutue que ce ne soit pas l’artiste de l’heure, c’est elle que je voulais voir. Ne me méprenez pas, c’est vraiment le fun de faire des découvertes dans les festivals, mais c’est aussi très très correct d’aller voir les artistes dont vous êtes fans, peu importe s’ils sont dans le hype ou pas.

Après ma petite morale, celle de Florence. Après son excellent single «Hunger», elle a invité la foule à monter sur les épaules de ses voisins pour «Sweet Nothing», puis plus tard à ranger nos téléphones pour «Dog Days Are Over». Elle voulait qu’on vive tous un moment ensemble, qu’il ne soit pas capturé par nos écrans, et qu’on puisse tous sauter dans les airs en gueulant «Run fast for your mother, run fast for your father. Run for your children, for your sisters and brothers». Un moment cathartique qui a parfaitement mis la table pour le reste du concert.

Après trois jours au festival, mon seul regret, c’est de ne pas avoir amené plus de crème solaire. Si on se donne la peine, on trouve toujours son compte à Osheaga. Je suis déjà curieuse de voir qui y jouera l’an prochain.

Highlights en rafale:

• La fille avec un chandail «Home Malone» avec le visage de Post Malone qui remplace celui de Macaulay Culkin
  
• Souper avec des frites deux soirs de suite
  
• L’énorme pancarte avec le visage de Marcel Leboeuf vu dans les objets perdus
• Mon petit mouchoir en tissu venu du merch de Saratoga qui a épongé ma sueur de front tout le week-end