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Crédit photo : Emmanuel Gagné, Pat Beaudry (Misterwives et July Talk) et Tim Snow (Best Coast)
THE ARCS
Dan Auerbach n’est pas le genre d’homme à chômer, et sa présence au centre de la formation blues-rock The Arcs en est certainement la preuve. Celui qui fait belle figure au sein des Black Keys, en plus d’avoir apporté sa magic touch à la réalisation des albums de Lana Del Rey, Bombino et Ray Lamontagne, notamment, a fait montre d’une prestation sympathique qui adoptait des allures de jams entre boys plus le temps filait. Projet parallèle qu’il a élaboré de toutes pièces aux côtés de Richard Swift (The Shins), Homer Steinwess, Nick Movshon et Leon Michels. Les envolées rock, agrémentées ici et là de solos purement blues, ont certes été la force de leur prestation, mais le manque de vers d’oreilles aussi indélébiles que ceux du répertoire des Black Keys a laissé une trace de redondance au spectacle. Mention spéciale à «Chains of Love», qui détonnait du lot avec ses chœurs féminins ultra groovy.
BEST COAST
Après une petite pause repas bien méritée, c’était maintenant du côté de la scène des scènes secondaires qu’il fallait se diriger. C’était avec un peu d’appréhension qu’on allait vers la scène Verte pour voir Best Coast; la performance allait peut-être s’avérer un peu fade. Le groupe californien, qui donne dans le pop-surf, a toutefois réussi à surprendre. Malgré le peu de gens présents, peut-être à cause de la situation géographique de la scène, la formation menée par la chanteuse Bethany Cosentino a offert une prestation énergique et a donné à ses chansons un son beaucoup plus rock voire pop-punk par moments. Ce style de son leur va très bien, car on aime Best Coast pour ses mélodies entraînantes, pas pour la virtuosité de ses musiciens. Même la chanteuse guitariste au look flamboyant a prouvé qu’elle n’avait pas un extraordinaire instrument vocal. Mais ce qu’ils n’ont pas en dextérité, ils l’offrent en énergie et en présence sur scène. Ils ont donc enchaîné leurs chansons sans oublier de jouer leurs succès dont «California Nights» et «Feeling Ok». Bref, une agréable surprise et une heure qui a passé très vite.
CŒUR DE PIRATE
La nouvelle formule de spectacle de Béatrice Martin, où l’auteure-compositrice-interprète de 26 ans fait autant parler sa voix que son corps, se prête bien à une formule festival comme celle d’Osheaga. Malgré le caractère intimiste de son répertoire, Cœur de pirate et ses musiciens ont réussi à bien adapter ses ballades au goût du jour, n’hésitant pas à entrer à la frontière du rock pour donner plus de punch à ses mélodies. L’artiste a chanté «Place de la République», «I Don’t Want To Break Your Heart», «Adieu», «Crier tout bas» et «Oublie-moi», en version française, offrant une prestation bien équilibrée où elle passait autant de temps derrière son micro, à l’avant-scène, qu’assise au piano. L’incorporation de chorégraphies à sa prestation lui a donné une belle maturité qu’elle a su prendre au vol bien vite. Une jeune artiste qui n’a pas fini de faire tourner les têtes.