SortiesFestivals
Crédit photo : Emmanuel Gagné, Pat Beaudry (Misterwives et July Talk) et Tim Snow (Best Coast)
THE BARR BROTHERS
Tout de suite après le concert de Daughter montait sur la scène voisine la formation montréalaise The Barr Brothers pour nous présenter son folk rock un peu bluesy par moments. Montréal est un terreau fertile pour voir grandir de bons musiciens et ce groupe-ci ne fait pas exception. Les deux frères sont accompagnés par beaucoup de monde sur scène, qui jouent des instruments qu’on a moins la chance de voir au sein d’une formation rock, dont une contrebasse et une harpe. Le son de ces derniers était malheureusement souvent couvert par le son des instruments plus traditionnels, comme la guitare et la batterie, sauf lorsque l’accent était mis sur eux, comme dans la chanson «Beggar in the Morning», où la harpe de Sarah Page et la guitare de l’un des frères Barr se répondaient d’une merveilleuse façon. Le groupe se compose de musiciens extrêmement doués qui avaient vraiment l’air d’avoir du plaisir à jouer ensemble hier. Ils ont alterné entre des chansons folk plus mollo et des morceaux plus rock. Par moments, une section de cuivres venait agrémenter la formation lors de chansons plus entraînantes. The Barr Brothers auraient vraiment mérité qu’une foule plus dense se soit présentée à la scène de la Rivière pour entendre leurs pièces et admirer leur savoir-faire.
FAKEAR
Celui qui se dit influencé par Bonobo, Flying Lotus et Rone a présenté un set de 70 minutes sous un soleil ardent qui surplombait la scène Piknic Électronik. L’auteur-compositeur de 24 ans, originaire de Caen, en Normandie, a livré une musique énergisante empreinte d’une belle vitalité. Ses morceaux, pour la plupart marqués d’une ligne de basse lourde qui bat la mesure, dégagent une belle harmonie qui force à se déhancher malgré soi. Afin d’aider au laisser-aller, des projections à l’arrière-scène laissait à voir des bouquets de fleurs aux couleurs vives, des silhouettes dansant sur un dance floor, un coucher de soleil sur la mer, des images méditatives qui transportaient. Coup de cœur pour «La lune rousse» qui a pris le public par surprise.
KURT VILE & THE VIOLATORS
Ce fut ensuite au tour de Kurt Vile et de ses Violators de présenter, sur la scène de la Montagne, son rock indie assez classique, lequel est fortement influencé par les années 70. Les prestations se suivaient hier en après-midi sur les deux scènes principales d’Osheaga, mais le public semblait étrangement diminuer d’heure en heure. Le type de prestation qu’a offert Kurt Vile n’a pas aidé la cause. On va se le dire, le musicien montre toujours une attitude très nonchalante, un regard perdu au loin et son rock est la parfaite musique du stoner. Et aussi une parfaite musique de fin d’après-midi pour se relaxer, assis ou couchés dans le gazon. C’est peut-être pourquoi la foule était éparse devant la scène. Cela n’a toutefois pas empêché Kurt Vile d’offrir un solide spectacle sur le plan musical. Il a su s’entourer de très bons musiciens pour rendre justice à ses compositions assez complexes, et le groupe a été capable de garder l’attention des gens présents pendant tout leur concert malgré le peu d’interaction. On a vécu un beau trip musical où les musiciens se sont un peu effacés pour laisser toute la place à la musique.